Pluie d’hommages pour Antonine Maillet, «monument de la culture acadienne» 

Antonine Maillet est décédée lundi à Montréal, où elle habitait depuis les années 1960. On la voit ici en 2018.
Photo: Marie-France Coallier Archives Le Devoir Antonine Maillet est décédée lundi à Montréal, où elle habitait depuis les années 1960. On la voit ici en 2018.

Les réactions à la mort d’Antonine Maillet sont à la mesure de l’immense autrice qu’était la femme de culture acadienne disparue le lundi 17 février, à Montréal, à l’âge de 95 ans.

« Ses créations évocatrices, notamment l’emblématique La Sagouine, ont fait connaître la riche culture du Nouveau-Brunswick sur la scène mondiale », a écrit sur la plateforme X la première ministre de la province, Susan Holt. « Son œuvre a donné une voix au peuple acadien, [incitant] des générations à célébrer leur identité et leur patrimoine. […] Elle aura profondément marqué l’Acadie, le Nouveau-Brunswick et le monde, et nous ne l’oublierons jamais. »

Dominic LeBlanc, député de la circonscription fédérale néo-brunswickoise de Beauséjour et ministre des Finances du cabinet Trudeau, a parlé sur ses réseaux sociaux d’« un monument de la culture acadienne ». « Le legs de Mme Antonine Maillet — qu’on pense à Pélagie-la-Charrette ou à La Sagouine et au pays qui en a découlé sur l’île aux Puces — est un héritage intemporel, synonyme de l’Acadie. »

L’Université de Moncton a quant à elle souligné l’engagement de l’autrice. Antonine Maillet, docteure en études littéraires, a été chancelière de cette université de 1989 à 2001. Les drapeaux seront mis en berne pour les dix prochains jours sur les trois campus de l’institution.

Mme Maillet est décédée à Montréal, où elle habitait depuis les années 1960.

« On se souvient des monologues songés de La Sagouine avec son bel accent acadien », a écrit le premier ministre du Québec, François Legault, sur X. Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a rendu hommage à celle qui « a fait résonner l’Acadie et la francophonie canadienne aux quatre coins de la planète. » Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a noté qu’elle avait « porté à la conscience du monde entier la vitalité de la culture acadienne et le courage dont ont fait preuve les Acadiens après la Déportation avec son roman Pélagie-la-Charrette ».

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a remercié celle qu’elle décrit comme « une icône de la littérature acadienne » pour « avoir donné vie à des personnages féminins inoubliables dans La Sagouine, Mariaagélas et Pélagie-la-Charrette ». La mairesse a également souligné dans sa publication sur X l’ensemble de son œuvre « qui laisse une empreinte unique et indélébile dans notre héritage culturel ».

À Montréal, le pont Jacques-Cartier sera d’ailleurs « sobrement éclairé les soirs du 17 au 21 février » en l’honneur de Mme Maillet, a-t-on précisé sur les réseaux sociaux.

Le consulat de France à Québec a déploré sur les réseaux sociaux « une perte immense pour la francophonie », tout en rappelant qu’Antonine Maillet avait été élevée au rang de commandeur de la Légion d’honneur par le président Emmanuel Macron en 2021.

Son éditeur Pierre Filion, directeur de la maison Leméac, a écrit dans un communiqué que l’écrivaine a « largement participé, tant par ses écrits que par son engagement indéfectible, à l’affirmation de l’identité acadienne en terre d’Amérique ».

Antonine Maillet a été la première écrivaine non européenne à remporter le prestigieux prix Goncourt en 1979. Aucun autre écrivain canadien n’a depuis reçu cet honneur.

Avec Léo Mercier-Ross

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