Le recrutement militaire canadien s’améliore-t-il grâce à Trump?

Des soldats du 41e Groupe-brigade du Canada, qui font partie de la réserve des FAC s’entraînent à l’automne 2024 à la base Suffield, en Alberta.
Photo: Jeff McIntosh La Presse canadienne Des soldats du 41e Groupe-brigade du Canada, qui font partie de la réserve des FAC s’entraînent à l’automne 2024 à la base Suffield, en Alberta.

Après des années d’importantes difficultés de recrutement, les Forces armées canadiennes (FAC) voient maintenant un nombre croissant de Canadiens rejoindre leurs rangs.

Près de 5200 nouveaux membres ont été recrutés depuis le 1er avril 2024, soit les meilleurs chiffres enregistrés ces cinq dernières années, a indiqué la lieutenante-générale Lise Bourgon lors d’un breffage médiatique tenu à Ottawa mercredi matin. Et au cours du dernier mois, marqué par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les FAC ont enregistré 1000 candidatures de plus par rapport à la même période l’an dernier.

La possible influence des nombreuses menaces d’annexion du président américain sur cette montée n’a toutefois pas encore été étudiée. « C’est quelque chose qu’on va être capables de regarder avec le temps, notamment avec les sondages effectués avec les membres lors de leur candidature. [On ne le sait] pas encore en ce moment », a indiqué le commodore Pascal Belhumeur, commandant du Groupe de la Génération du personnel militaire.

Une vague de patriotisme a récemment balayé le pays, alimentée par les menaces d’imposition de lourds tarifs douaniers par les États-Unis et les commentaires répétés du président Donald Trump sur la possibilité de faire du Canada le 51e État américain.

Des critères de recrutement assouplis

Avec ce récent bond d’inscriptions, la cheffe d’état-major de la Défense, Jennie Carignan, a indiqué que l’armée était maintenant à 80 % de son objectif de recrutement pour l’exercice financier en cours, qui se termine en avril.

En date du 31 janvier dernier, il manquait encore 13 600 membres (6848 dans les forces régulières et 6764 dans la réserve) pour atteindre la capacité de 71 500 militaires autorisée par le Parlement. « Nous préparons l’avenir et nous établissons les conditions pour aller au-delà de ces effectifs afin d’être prêts à faire face à tout ce que l’avenir nous réserve », a indiqué la générale Carignan.

Depuis la dernière année, la Défense nationale s’efforce de mettre en œuvre plusieurs mesures d’assouplissement afin d’attirer des candidats.

De récentes modifications dans le processus de vérification de sécurité des résidents permanents ont notamment permis d’agrandir le bassin de recrues. « Nous n’avions enrôlé que 128 résidents permanents en deux ans. En comparaison, nous en avons recruté 357 au cours des trois derniers mois », a expliqué le commodore Belhumeur.

Certains critères médicaux qui disqualifiaient auparavant les candidats, comme certaines allergies ou des troubles du déficit de l’attention, ont aussi été abandonnés.

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