Ottawa ajoute sept organisations criminelles à sa liste des «entités terroristes»

Le gouvernement fédéral annonce que sept organisations criminelles transnationales ont été inscrites sur la liste des « entités terroristes » du Code criminel canadien, afin de lutter contre le trafic de fentanyl.
Cette décision est la plus récente mesure fédérale visant à renforcer la sécurité aux frontières, en réponse aux critiques américaines.
Le président Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs généralisés sur les produits canadiens, invoquant le flux de migrants et de drogues vers le sud, notamment le fentanyl.
Les statistiques des patrouilles frontalières américaines montrent que moins de 1 % du fentanyl saisi a été découvert à la frontière canadienne.
Mais les responsables canadiens ont exprimé leur volonté d’en faire plus pour lutter contre cet opioïde synthétique parfois mortel.
Les organisations répertoriées comprennent le cartel de Sinaloa basé au Mexique et le gang Mara Salvatrucha, également connu sous le nom de MS-13.
Les autres sont le Cartel del Golfo, La Familia Michoacana, Carteles Unidos, Tren de Aragua et le Cartel de Jalisco Nueva Generación.
La désignation comme « entité terroriste » gèle essentiellement les actifs et les biens d’une organisation inscrite sur la liste. Ces actifs sont susceptibles ensuite d’être éventuellement saisis ou confisqués par les autorités canadiennes.
Il est également interdit de participer ou de contribuer sciemment à toute activité d’un groupe terroriste inscrit sur la liste.
Le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, a déclaré jeudi que les entités nouvellement inscrites sur la liste sont des « groupes criminels organisés qui répandent la peur dans les populations locales en utilisant des méthodes d’extrême violence et sont connus pour le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et le trafic d’armes illégales ».
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Le processus d’inscription sur la liste commence par des rapports de renseignement qui indiquent si une organisation a sciemment mené, tenté de mener, participé ou facilité une activité terroriste.
Si le ministre de la Sécurité publique estime que ce seuil a été atteint, il peut recommander au cabinet fédéral que l’organisation soit ajoutée à la liste.
Plan frontalier
Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Mike Duheme, a récemment déclaré que l’inscription des cartels du crime organisé sur la liste des entités terroristes pour lutter contre le trafic de fentanyl donnerait à la GRC plus d’outils pour porter des accusations et faire respecter la loi.
M. Duheme, qui a assisté à l’annonce jeudi, a affirmé que la GRC dispose de renseignements indiquant que des cartels du crime opèrent au Canada.
« Il existe également de solides renseignements selon lesquels des Canadiens se sont effectivement installés au Mexique et en Amérique du Sud pour faciliter le transport de certaines marchandises au Canada », a indiqué M. Duheme.
Les États-Unis ont également annoncé jeudi qu’ils désignaient plusieurs cartels internationaux comme des organisations terroristes.
M. McGuinty a dit que le Canada et les États-Unis « ne peuvent pas relever ces défis [s’ils ne les relèvent] pas ensemble ».
« Cela fait partie intégrante de notre plan frontalier. Nous sommes connectés. C’est notre plus grand partenaire commercial, notre plus grand voisin, notre plus grand et plus fidèle allié depuis plus de 150 ans », a-t-il soutenu.
« Nous ne pouvons pas lutter seuls contre la crise du fentanyl. Les Américains non plus. »
Le Canada a annoncé en décembre un plan de 1,3 milliard $ pour améliorer la sécurité et la surveillance à la frontière. Il comprend le déploiement de nouveaux drones et d’hélicoptères.
Le gouvernement a ensuite affecté 200 millions $ supplémentaires pour aider les agences de renseignement à recueillir davantage d’informations sur le crime organisé.
Il a également nommé l’ancien haut responsable de la GRC Kevin Brosseau au poste de « tsar du fentanyl » pour travailler en étroite collaboration avec ses homologues américains et les organismes d’application de la loi.