Le «tsar» du fentanyl est prêt à passer à l’action

Le « tsar du fentanyl », Kevin Brosseau, au centre, regardant le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, à gauche, à Lansdowne, le 12 février 2025.
Photo: Spencer Colby La Presse canadienne Le « tsar du fentanyl », Kevin Brosseau, au centre, regardant le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, à gauche, à Lansdowne, le 12 février 2025.

Le nouveau « tsar canadien du fentanyl », Kevin Brosseau, affirme qu’il apportera une « intensité » aux efforts visant à éliminer le fléau du fentanyl des deux côtés de la frontière canado-américaine.

En visitant un poste frontalier près de Lansdowne, en Ontario, lors de sa première journée de travail, au lendemain de sa nomination, l’ancien officier supérieur de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déclaré que son mandat consistait à veiller à ce que les responsables des deux côtés de la frontière canado-américaine communiquent efficacement sur leurs efforts de lutte contre la crise du fentanyl.

« J’espère pouvoir apporter de l’intensité au travail effectué par les milliers d’hommes et de femmes qui, dans ce pays et aux États-Unis, tentent de faire face à une véritable crise de sécurité publique et nationale », a-t-il affirmé.

Photo: Spencer Colby La Presse canadienne Kevin Brosseau, lors de sa visite au poste frontière à Lansdowne, le mercredi 12 février 2025

M. Brosseau a passé plus de 20 ans à la GRC et, plus récemment, il a été conseiller adjoint du premier ministre en matière de sécurité nationale et de renseignement.

Son poste de « tsar » a été créé par Ottawa en réponse à la menace du président américain Donald Trump, au début du mois, d’imposer des droits de douane généralisés de 25 % au Canada et au Mexique en raison de ce qu’il a qualifié de manque d’efforts de la part des deux pays dans la lutte contre le trafic du fentanyl.

Il a reporté ces tarifs au moins jusqu’au 4 mars à la suite des engagements pris par les deux pays en matière de sécurité aux frontières.

Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis dit avoir intercepté 19 kilogrammes de fentanyl près de la frontière nord entre octobre 2023 et septembre 2024, soit moins d’un pour cent du fentanyl saisi par les agents frontaliers américains au cours de cette période.

Une dose de seulement 0,2 gramme peut être mortelle.

M. Brosseau s’est engagé à réduire la quantité de fentanyl qui prend la direction des États-Unis.

« Ramener ce chiffre à zéro est notre objectif. Il s’agit d’une crise de sécurité nationale et de sécurité publique. Nous devons nous concentrer sur l’élimination de ce fléau qu’est le fentanyl dans ce pays et aux États-Unis », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que, s’il pouvait envoyer un message à Donald Trump, ce serait que sa nomination démontre à quel point le Canada prend au sérieux la crise du fentanyl.

M. Brosseau a souligné qu’il avait parlé à l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, mardi soir, et qu’ils avaient discuté de l’organisation de réunions à Washington « très bientôt ».

« Il faut trouver une solution »

Il a tenu ces propos aux côtés du ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, qui a déclaré que le sang-froid et une approche disciplinée devraient prévaloir, alors que le Canada est confronté à la menace de tarifs douaniers sur tous les produits exportés aux États-Unis.

« Quatre cent mille personnes par jour traversent cette frontière et 3,25 milliards de dollars par jour sont échangés. Les enjeux sont considérables pour les États-Unis et le Canada. Il faut trouver une solution pour aller de l’avant », a affirmé M. McGuinty.

À son avis, une guerre commerciale serait un scénario perdant pour les deux pays.

M. Trump a cité le trafic de fentanyl et la sécurité des frontières pour justifier sa menace initiale de tarifs douaniers, mais il s’est également souvent plaint du déficit commercial des États-Unis avec le Canada et a répété à maintes reprises son souhait que le Canada devienne un État américain.

M. McGuinty a fait savoir que le Canada continue à avancer dans la mise en œuvre de son plan frontalier, qui prévoit 1,5 milliard $ de nouvelles dépenses et qui inclut l’inscription des cartels de la drogue sur la liste des entités terroristes.

« Nous allons procéder de bonne foi, comme nous l’avons toujours fait. Il y a des progrès à faire », a-t-il soutenu.

M. McGuinty n’a cependant pas précisé à quel moment les cartels seraient inscrits sur la liste canadienne des entités terroristes.

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