Le premier mois au pouvoir de Trump est mal noté par les Américains

Donald Trump a une fois de plus créé la controverse cette semaine en se comparant à un «roi» sur son réseau social Truth. Il s’y vantait d’avoir ordonné la fin d’une tarification imposée aux automobilistes sur l’île de Manhattan.
Photo: David Dee Delgado Agence France-Presse Donald Trump a une fois de plus créé la controverse cette semaine en se comparant à un «roi» sur son réseau social Truth. Il s’y vantait d’avoir ordonné la fin d’une tarification imposée aux automobilistes sur l’île de Manhattan.

Après un mois en poste et une série de mesures étourdissantes qui bouleversent désormais le quotidien des Américains et du reste du monde, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche est perçu de manière plutôt négative par une majorité de personnes aux États-Unis.

Quelque 57 % des Américains estiment en effet que le nouveau président a outrepassé ses pouvoirs dans plusieurs des décisions prises depuis son entrée dans le Bureau ovale. Plus de la moitié (53 %) désapprouve même la manière dont il gère l’économie du pays, placée au cœur d’une vaste guerre commerciale qu’il a lancée contre plusieurs proches alliés des États-Unis, dont le Canada. Et autant (54 %) juge d’un mauvais œil la manière dont il gère le gouvernement fédéral américain.

Ces chiffres sont tirés d’un sondage Ipsos mené pour le compte du Washington Post, quotidien aux voix éditoriales généralement conservatrices, auprès de 2601 répondants entre les 13 et 18 février derniers.

49 % des répondants expriment également leur désaccord envers la contribution du multimilliardaire Elon Musk, proche de Donald Trump, placé à la tête du « département de l’Efficacité gouvernementale » (mieux connu par son acronyme anglais DOGE) pour faire le ménage dans l’appareil d’État américain. Un poste qui inquiète 63 % des Américains, préoccupés de voir les équipes du dirigeant de Tesla et SpaceX acquérir des données personnelles sensibles sur les habitants du pays, indique le coup de sonde.

Sans surprise, près de 9 électeurs républicains sur 10 soutiennent toujours les actions du nouveau président des États-Unis, alors que 9 démocrates sur 10 s’y opposent. Mais une très grande majorité d’électeurs — 79 % des républicains, 92 % des démocrates et 82 % des électeurs indépendants — lui rappellent que son gouvernement devra suivre les lois si les tribunaux estiment illégaux certaines décisions et certains décrets signés à ce jour, indique le sondage.

Mercredi, une Cour d’appel américaine a confirmé une ordonnance qui bloque un décret de Donald Trump cherchant à faire disparaître le droit du sol aux États-Unis. L’attribution automatique de la citoyenneté aux personnes nées sur le territoire américain est remise en question par le républicain dans le cadre de sa guerre contre l’immigration et les passages illégaux aux frontières.

Au total, près de 80 poursuites ont été intentées contre le gouvernement fédéral américain depuis le retour du populiste à Washington, le 20 janvier dernier. Menées par plusieurs groupes et organismes à travers le pays, elles s’opposent à ses politiques ou à ses décrets attaquant les employés de plusieurs agences américaines, renforçant la répression contre l’immigration ou faisant disparaître les programmes de diversité et d’inclusion sociale, selon l’analyse du groupe de réflexion Just Security.

« VIVE LE ROI ! »

Le deuxième mandat de Donald Trump a commencé sur les chapeaux de roue — et dans un climat de confiance évident — en raison de la force avec laquelle il a remporté les élections de novembre dernier et de la double majorité (Chambre des représentants et Sénat) dont il dispose désormais au Congrès américain.

C’est dans ce climat que le populiste a une fois de plus créé la controverse cette semaine en se comparant à un « roi » dans un commentaire laissé mercredi sur son réseau social Truth. Il s’y vantait d’avoir ordonné la fin d’une nouvelle tarification, à peine mise en place, imposée aux automobilistes sur l’île de Manhattan pour lutter contre la congestion et financer le transport en commun.

« Manhattan et tout New York sont SAUVÉS. VIVE LE ROI ! » a-t-il écrit avec ses lettres capitales habituelles, une citation reprise par le compte X de la Maison-Blanche.



La gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, lui a répondu en annonçant que la métropole allait résister à cette intrusion flagrante du pouvoir central dans une prise de décision locale. Elle a ajouté : « Nous sommes une nation régie par des lois, pas gouvernée par un roi. Les transports en commun sont l’élément vital de la ville de New York et sont essentiels à notre avenir économique, comme le sait très bien un New-Yorkais, comme le président Trump. »

Même si 49,8 % des électeurs américains à travers le pays ont accordé leur confiance au républicain lors du scrutin de novembre dernier, ils sont désormais 53 % à désapprouver son travail au terme de son premier mois en poste, indique le sondage Ipsos. Environ 45 % approuvent la manière dont il gère le pays, soit un peu plus que les 38 % qui étaient encore derrière lui à la fin de son premier mandat.

Par contre, près des deux tiers des répondants estiment que Donald Trump n’est pas « honnête et digne de confiance » dans les démarches qu’il entreprend. Et les avis restent divisés sur la « vivacité d’esprit » dont il a besoin pour « servir efficacement en tant que président » : 47 % disent qu’il en est doté, 50 % pensent que non.

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