À l’aube du 20e anniversaire de la Grande Bibliothèque
Le 1er mai 2005, la Grande Bibliothèque ouvrait en grande pompe ses portes aux Québécois fiers de cet exceptionnel legs gouvernemental. À l’aube du 20e anniversaire de cette institution culturelle, les cœurs ne sont plus à la fête. Je ne suis pas spécialiste en ingénierie, ni en architecture et urbanisme, mais au-delà des façades et des inquiétudes légitimes manifestées par divers citoyens, il me semble que l’on a oublié un autre aspect tout aussi important. En effet, à l’intérieur même de l’édifice de la Grande Bibliothèque se trouve la Bibliothèque nationale. Cette dernière a pour mandat depuis la loi sur le dépôt légal instauré en 1968 par le gouvernement du Québec, d’acquérir, de conserver et de diffuser les documents publiés au Québec ou relatifs au Québec. Or à l’heure actuelle, la Bibliothèque nationale manque cruellement d’espace pour ses collections patrimoniales. Pour y avoir travaillé pendant 20 ans, je peux vous assurer que le personnel, toutes catégories professionnelles confondues, fait des pieds et des mains pour la gestion de la collection. Au fil des ans, celle-ci est malheureusement de plus en plus fragmentée avec pour principale conséquence de réduire l’accès aux documents. Certes, la richesse de la collection patrimoniale est en partie accessible en ligne sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Mais quel que soit le support des documents, les personnes concernées qui ont un pouvoir décisionnel ont aussi le devoir de préserver notre patrimoine culturel. À l’aube de « L’âge des ténèbres », qu’il me soit permis en tant que simple citoyenne de rêver à la construction d’une passerelle piétonne qui surplomberait le jardin public actuel pour aboutir vers l’érection d’un beau bâtiment sur le terrain vague en bordure de la rue Ontario. Ce rêve fou ou un autre réaliste permettrait de prolonger et d’agrandir la Bibliothèque nationale, cet écrin encore trop méconnu à l’intérieur de la Grande Bibliothèque.