Une vision dépassée à Saint-Hubert

L’aéroport de Saint-Hubert (l’Aéroport métropolitain de Montréal, pour lui donner son nom officiel) a commandé une étude qui lui donne des arguments pour appuyer le développement de son aérogare et de ses dessertes aériennes. L’étude menée par le groupe de recherche Civilia est « optimiste » : elle prévoit deux millions de passagers par année.

Son argument principal est que le réseau routier peut absorber cette augmentation. Tout au plus, il va falloir augmenter le débit de l’autoroute 30 et aménager de meilleures voies d’accès à l’aérogare, deux manières de développer le territoire qui semblent tout naturellement souhaitables selon le groupe de recherche, tout comme pour l’augmentation prévue du trafic sur la Rive-sud.

Le manque d’imagination pour penser les déplacements est au rendez-vous. Dans les documents de l’étude, les temps d’accès à Dorval et à Saint-Hubert sont comparés pour tous les secteurs de la région métropolitaine, en tenant pour acquis que tous ces déplacements ne peuvent se faire qu’en auto.

Les nuisances, elles, sont évacuées du raisonnement : la congestion, le gaspillage de ressources et de territoires, les stationnements, les bouchons sur les ponts, les gaz à effet de serre.

Cette manière de planifier le développement économique appartient à l’inertie générale. On continue activement à rendre notre milieu de vie invivable.

À supposer qu’il soit tout de même souhaitable de développer encore plus de trafic aérien, il y aurait pourtant une option ferroviaire ; la voie du Canadien National, qui longe justement l’aéroport. Cette voie est notamment desservie par un train de banlieue non électrifié, qui ne circule pas assez souvent pour être efficace.

Pourquoi ce chemin de fer ne pourrait-il pas être développé et mis au niveau du REM pour au moins mitiger les formidables nuisances de l’aéroport métropolitain ?

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