Réplique d’un cycliste hivernal
En tant que cycliste hivernal, j’aimerais répondre à la lettre « Le vélo à Québec » publiée dans Le Devoir du 17 février.
C’est vrai, la piste cyclable du chemin Sainte-Foy n’est pas aussi fréquentée l’hiver que l’été. La piste n’a pas encore deux ans et le déneigement « quatre saisons » en est à ses balbutiements. On ne peut pas s’attendre à ce que l’achalandage soit monstre les premières années. Tous les aménagements cyclables capitaliens ont connu des débuts frileux avant d’être un succès : corridor des Cheminots, vélo-boulevard Père-Marquette, promenade Champlain, service à Vélo, etc. Il ne faut pas attendre les masses de cyclistes pour construire des aménagements sécuritaires, c’est en proposant des aménagements sécuritaires qu’on attire les cyclistes.
Encore plus l’hiver : les cyclistes qui vont au travail, à l’école, au magasin n’ont pas décidé, du jour au lendemain, d’essayer une nouvelle activité sportive. Ils ont modifié progressivement leur horaire pour utiliser un mode de transport différent après avoir vu les pistes sécuritaires, en avoir entendu parler, les avoir essayées quelques fois avant de les adopter à plus long terme. Cela ne se fait pas en criant « vélo ». Ne soyons pas surpris si leur nombre croît lentement.
Plus encore, la météo des derniers jours n’est pas une raison pour opérer un virage à 180 degrés dans la stratégie de mobilité active de la Ville. Le but d’une administration est justement de voir les déplacements dans une optique annuelle plutôt que de réagir par réflexe. Deux tempêtes ne doivent pas nous faire oublier que l’hiver, il peut faire très beau pour sortir dehors.
Parce que l’hiver, c’est bien sûr les bordées de février, mais c’est aussi décembre partiellement enneigé, janvier froid, mais dégagé, et mars avec ses premiers jours printaniers.
Je citerai aussi Gilles Vigneault, qui chantait « Mettez vot’ parka, j’mets l’mien ». C’est déjà un bon début pour pédaler l’hiver.