À hue et à dia

Lors du match Canada–États-Unis dans la Confrontation des quatre nations (15 février dernier) au Centre Bell, les spectateurs ont copieusement hué l’hymne national américain malgré la recommandation préalable de l’annonceur maison.

Certains s’en offusquent, comme M. Serge Savard, y voyant une impolitesse grave, un manque de respect envers les visiteurs, quelque chose peut-être comme la profanation d’un objet sacré.

Pourtant, il est bien évident que les spectateurs du Centre Bell ne manquent pas de respect envers les joueurs de la sélection américaine qu’ils admirent énormément (sauf peut-être les deux malcommodes, les frères Tkatchuk !) et ils paient d’ailleurs le gros prix pour les voir jouer. Les huées du Star Spangled Banner n’étaient que la réaction spontanée, prévisible, tout à fait normale aux insultes répétées du président américain à l’endroit du Canada et des Canadiens.

L’expression de cette colère était sans doute étonnante venant d’un peuple si bon enfant, elle était pourtant une réponse exceptionnelle à des insultes gravissimes, bien plus sérieuses que nos quelques secondes d’impolitesse.

Car il y a une différence fondamentale entre ce moment de colère et les agressions répétées de Donald Trump. Les huées du Centre Bell ne sont qu’un feu de paille sans conséquences concrètes, tandis que les insultes et sarcasmes de Trump s’accompagnent de décisions extrêmement nuisibles au bien-être des Canadiens.

Si M. Savard trouve que ce n’est pas grave et que ça ne mérite pas d’être dénoncé (à défaut d’être efficacement combattu), libre à lui. C’est bien dommage, car il n’avait pas cette attitude de paillasson quand il était capitaine du CH.

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