AtkinsRéalis acquiert une participation majoritaire dans David Evans

Les bureaux d’AtkinsRéalis à Montréal
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Les bureaux d’AtkinsRéalis à Montréal

La firme montréalaise d’ingénierie AtkinsRéalis a maintenant les reins assez solides pour reprendre le chemin des acquisitions, assure son patron. La société montréalaise vient d’étendre son empreinte dans l’ouest des États-Unis avec une transaction de près de 425 millions $.

La société montréalaise a annoncé mardi, après la fermeture des marchés, qu’elle achetait une participation de 70 % dans David Evans Enterprises, une firme de Portland, en Oregon, qui se spécialise notamment dans le secteur du transport. Le montant de la transaction est de 300 millions $ US, soit l’équivalent de près de 425 millions $.

AtkinsRéalis pourrait acheter la participation restante de 30 % « dans un délai convenu et défini ».

Il s’agit d’une première « acquisition importante » depuis l’achat d’Atkins par SNC-Lavalin en 2017. « Nous sommes vraiment enthousiastes de recommencer à faire des acquisitions, souligne Ian Edwards, le président et chef de la direction d’AtkinsRéalis, en entrevue. Il a fallu du temps pour redresser notre bilan, mais nous y sommes rendus. C’est comme un retour à la normale quant à notre capacité de réinvestir dans l’entreprise. »

En septembre dernier, la société avait un ratio d’endettement de 1,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA). La direction vise qu’il se situe dans une fourchette entre 1 et 2.

Avant de changer de nom pour AtkinsRéalis en 2023, SNC-Lavalin a connu une dizaine d’années mouvementées marquée par des enjeux éthiques, par la contre-performance de ses activités, notamment une acquisition mal avisée dans le secteur du pétrole, et par les dépassements de coûts des contrats clés en main.

« Nous générons des liquidités maintenant, alors nous avons l’intention de continuer à faire des acquisitions », souligne M. Edwards.

AtkinsRéalis est bien présente dans le sud des États-Unis. L’acquisition de David Evans lui permet d’étendre son empreinte vers l’ouest américain. « Nous avions besoin de nous étendre dans d’autres régions. »

Secteur des transports

David Evans compte 34 bureaux dans 10 États et environ 1250 employés. La combinaison des deux firmes permettrait à la société montréalaise d’augmenter ses effectifs de 25 % aux États-Unis.

La firme américaine génère des revenus annuels de près de 275 millions $ US, l’équivalent de près de 390 millions $. Cela représente presque 5 % des revenus générés par les activités d’AtkinsRéalis en 2023, en excluant les contrats à prix fixe.

David Evans tire plus de la moitié de ses revenus du secteur des transports. Elle dessert également les secteurs de l’énergie, de l’eau et de l’environnement, de l’arpentage et de la géomatique, et de l’aménagement du territoire, ainsi que des services de dotation en personnel.

Le dirigeant voit d’un œil favorable les perspectives de croissance dans le marché américain. « Les États-Unis, comme au Canada et en Europe, ont des infrastructures, que ce soit les routes, les ponts ou les infrastructures hydrauliques, qui ont toutes été construites dans les années 1950 et 1960. Elles arrivent en fin de vie. »

L’homme d’affaires n’est pas inquiet de l’effet que pourraient avoir les choix budgétaires de l’administration Trump sur les activités de l’entreprise. Il souligne qu’une grande partie des contrats sont octroyés par les États. « Ce sont des travaux essentiels, si nous voulons garder les voitures sur les routes, faire fonctionner les trains ou boire de l’eau potable. »

La société prévoit que la transaction sera conclue au cours de la première moitié de l’année.

AtkinsRéalis doit dévoiler ses résultats du quatrième trimestre le 13 mars prochain.

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