L’inaction dans le traitement de l’obésité coûte des milliards à l’économie canadienne

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Par Laura Schober
Il est urgent de mettre en place des stratégies de santé publique et des mesures de prévention efficaces pour lutter contre l’impact de l’obésité.
Vivre avec l’obésité a eu de nombreuses répercussions sur la vie de Ian Patton. Il a ainsi dû limiter sa mobilité dans ses activités quotidiennes et lors de ses déplacements ainsi que relever des défis inattendus au travail.
« Avant que je ne reçoive un traitement, l’obésité me vidait de ma substance. Je n’avais pas d’énergie, je souffrais de douleurs persistantes et je ne parvenais pas à faire ce que je voulais faire », explique M. Patton. « Je ne pouvais pas passer le temps que je voulais avec ma famille. J’étais moins productif et ma santé mentale en a pris un coup ».
Voulant mettre un terme à cette souffrance, M. Patton a choisi, il y a dix ans, de subir une chirurgie bariatrique pour l’aider à perdre du poids à long terme. Il a également eu recours à des interventions psychologiques et à des médicaments contre l’obésité.
Obésité Canada a récemment annoncé les principales conclusions de « Modeling the Cost of Inaction in Treating Obesity in Canada » (Modélisation du coût de l’inaction dans le traitement de l’obésité au Canada). Celui-ci met l’accent sur les répercussions économiques d’une obésité non prise en charge. Il révèle que le coût de l’inaction dans le traitement de l’obésité au Canada s’élève à plus de 27 milliards de dollars — en tenant compte de l’augmentation des coûts des soins de santé, du chômage et de la baisse des revenus associés à la maladie chronique — soit 20 % de plus que ce qui avait été estimé précédemment.
Selon M. Patton, l’un des auteurs du rapport et directeur du plaidoyer et de l’engagement public à Obésité Canada, ces résultats montrent qu’il existe un besoin urgent d’établir des stratégies de santé publique efficaces pour traiter et prévenir l’obésité. Ces dernières pourraient améliorer les résultats en matière de santé pour les Canadiens vivant avec l’obésité, tout en réduisant les impacts sur l’économie. Au Canada, l’obésité a en effet atteint des niveaux importants, près d’un Canadien sur trois vivant avec cette maladie chronique. « L’obésité est une maladie génétique et biologique liée au cerveau qui est déclenchée par des changements environnementaux », explique le Dr Sean Wharton, médecin interne spécialisé dans la prise en charge de l’obésité et du diabète de type 2.

De nombreux facteurs contribuent à cette augmentation. « Le principal changement environnemental a été l’abondance d’aliments riches en calories », précise le Dr Wharton. « La disponibilité et la facilité d’accès aux aliments riches en calories jouent sur les prédispositions génétiques à la faim, aux fringales et aux aspects émotionnels de l’alimentation. »
Le rapport indique également que le coût annuel additionnel de l’obésité pour le système de santé canadien s’élève à près de 5,4 milliards de dollars. Cela correspond à 19 millions de visites supplémentaires chez le médecin, entre autres besoins en matière de soins et de soutien.
Les Canadiens vivant avec l’obésité sont confrontés à des préjugés et à des discriminations liés à leur poids, car on leur attribue la responsabilité de leur état. Cela empêche ces personnes d’avoir accès à des interventions efficaces et fondées sur des données probantes, mais aussi de chercher un traitement ou un soutien préventif.
« Les professionnels de la santé peuvent se montrer discriminatoires à l’égard des personnes souffrant d’obésité, et cela doit changer », affirme le Dr Wharton. Il ajoute que, au sein du système de santé canadien, l’accès aux soins pour les personnes souffrant d’obésité est très limité. Il note également que les interventions liées à cette maladie — telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les traitements pharmacologiques et la chirurgie bariatrique — ne sont pas prises en charge, alors qu’elles peuvent avoir un impact significatif sur la capacité d’une personne à travailler et à fonctionner.
Selon le rapport d’Obésité Canada, près de la moitié des adultes souffrant d’obésité et d’un handicap étaient sans emploi l’année dernière, ce qui pourrait coûter des millions de dollars par an au Régime de pensions du Canada. Le rapport révèle également que l’obésité a une incidence sur le salaire et la capacité de travail des femmes, alors que les hommes ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés. Cette situation exacerbe d’autres disparités économiques entre les sexes, même si les hommes sont plus nombreux à vivre avec l’obésité.
Selon M. Patton, les employeurs doivent faire davantage pour mieux soutenir les employés souffrant d’obésité. « Il faudrait envisager d’effectuer une évaluation des préjugés liés au poids sur le lieu de travail, puis prendre des mesures pour y remédier et offrir des environnements acceptables et accommodants », déclare-t-il.
Par ailleurs, M. Patton souhaiterait que les régimes d’avantages sociaux des employeurs permettent l’accès aux traitements de l’obésité fondés sur des données probantes, de la même manière que pour d’autres maladies chroniques.
M. Patton a connu ses propres difficultés professionnelles en raison de complications liées à l’obésité, en particulier lorsqu’il devait se rendre à des conférences. « Lorsque j’étais le plus malade, l’impact était en grande partie lié à ma productivité. J’étais distrait et j’avais du mal à me concentrer. Voyager n’était pas facile. Les sièges d’avion ne sont pas conçus pour les personnes obèses. Il peut être très difficile pour nous d’entrer dans ces espaces. C’est inconfortable et coûteux ».
Les docteurs Wharton et Patton affirment tous deux qu’il est urgent que les décideurs politiques, les parties prenantes et les professionnels de la santé se mobilisent pour s’attaquer à l’épidémie croissante d’obésité au Canada.
« La nécessité de reconnaître l’obésité comme une maladie chronique mérite d’être prise en compte. Il ne s’agit pas d’un défaut de caractère consistant à trop manger et à faire trop peu d’exercice. Des ressources doivent être consacrées à la recherche et à la prise en charge de l’obésité », affirme le Dr Wharton. « Il existe des interventions qui feront la différence, comme l’amélioration de la couverture des médicaments contre l’obésité et le financement d’aide psychologique ».
M. Patton ajoute : « Au Canada, nous disposons de lignes directrices de pratique clinique qui constituent la référence mondiale, mais nous gaspillons cette expertise et ces connaissances en ne les mettant pas en pratique. Nous savons ce qu’il faut faire, mais la mise en oeuvre exige que nos systèmes de soins de santé et nos gouvernements progressent afin d’améliorer l’accès aux soins des Canadiens vivant avec l’obésité.
« Il faut que l’ensemble du système soit ouvert à un changement d’approche de la prise en charge de l’obésité pour qu’on puisse faire réellement une différence.
Cet article a été créé par Content Works, la division du contenu commercial de Postmedia, au nom d’Obésité Canada et d’Eli Lilly Canada.
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