Hamlet à l’Opéra de Montréal : Un phénomène rare !

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La célèbre pièce de Shakespeare, librement traduite par Alexandre Dumas – qui a escamoté certains passages et changé la fin, au grand dam des Anglais ! –, a été par la suite adaptée pour l’opéra par le compositeur Ambroise Thomas au milieu du 19e siècle. Une oeuvre culte à grand déploiement, présentée à Montréal pour la première fois depuis 1928. À ne pas rater !
Transportons-nous au royaume du Danemark après la mort subite du régent. Le prince Hamlet, son fils endeuillé, est troublé par le mariage précipité de son oncle Claudius, qui accède au trône en épousant sa mère, la reine Gertrude. Le drame prend un nouveau tournant lorsque Hamlet reçoit la visite du spectre de son père, qui révèle avoir été assassiné par Claudius et lui demande vengeance. On connaît la suite : le prince torturé sombre dans la folie et pousse sa fiancée Ophélie au suicide, le tout se terminant dans un bain de sang. Une tragédie qui culmine avec la plus célèbre tirade de l’histoire de la littérature anglaise : Être ou ne pas être.
Maintes fois joué sur les planches comme au cinéma, le récit si familier est toujours aussi fascinant. Et la brillante mouture du metteur en scène Alain Gauthier, qui a été interpellé par sa modernité, en témoigne. « Ce qui me frappe, c’est le parallèle que l’on peut tracer avec les régimes dictatoriaux du 20e siècle en Russie et en Allemagne, où la soif du pouvoir a mené à de la violence par voie de manipulations politiques. Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, la célèbre phrase tirée du texte original de Shakespeare, résonne avec plus de justesse que jamais, surtout dans le contexte politique actuel. »
Un divertissement opératique et théâtral
Alain Gauthier ajoute que le Hamlet d’Ambroise Thomas, empreint de modernité, a bien traversé le temps. « Le texte sacro-saint de Shakespeare a été réorganisé et condensé, et Hamlet survit notoirement à la toute fin, comme le voulait l’engouement de l’époque pour les récits qui finissent bien. Le résultat est moins dramatique et plus romantique que l’original, mais si l’histoire d’amour entre Hamlet et Ophélie est bien présente, c’est encore et toujours la vengeance du père assassiné qui est au coeur du drame. »

« L’apparition du spectre du roi, qui révèle à Hamlet le crime dont il a été victime, est le point tournant de l’opéra. Ce moment surnaturel et très tendu, qui plonge le prince dans un deuil profond, le confronte à la décision de venger son père. »
Le texte prime pour le metteur en scène, mais la musique, sous la direction du talentueux chef Jacques Lacombe, occupe une place de première importance dans cette interprétation de l’opéra Hamlet. « Il y a des moments musicaux très forts qui évoquent Verdi ou Gounod, et les spectateurs pourront apprécier des passages très prenants avec le choeur de l’Opéra de Montréal, comme la célèbre pantomime à la fin du deuxième acte. Paradoxalement, ils assisteront à des scènes très théâtrales, où les répliques fusent et où l’action avance rapidement. » En fait, selon le metteur en scène, le public montréalais ne doit surtout pas s’attendre à un opéra vieillot. Les décors et les costumes sont à la fois contemporains et sans âge – on est loin du style élisabéthain !
Alain Gauthier conclut en affirmant que le seul fait de monter cette oeuvre constitue un événement en soi. « Pour les amateurs de théâtre, d’opéra et de musique, c’est une occasion unique de découvrir un livret français, une orchestration classique d’une grande beauté et une production qui n’a absolument rien de poussiéreux et qui est à l’enseigne des plus belles représentations théâtrales. »
Hamlet d’Ambroise Thomas
L’oeuvre du compositeur Ambroise Thomas, d’après un livret signé Alexandre Dumas, est mise en scène par Alain Gauthier et interprétée par l’Orchestre Métropolitain sous la direction du chef Jacques Lacombe. À l’exception de la grande mezzo française Karine Deshayes, qui fera ses débuts à Montréal dans le rôle de la reine Gertrude, la distribution entièrement canadienne compte le baryton Elliot Madore dans le rôle-titre, et des talents majoritairement issus de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, comme la soprano Sarah Dufresne, qui interprète Ophélie après un passage remarqué au Royal Opera House, ainsi que le baryton-basse Nathan Berg dans le rôle de Claudius.
L’opéra Hamlet est présenté à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts les 16, 19 et 21 novembre 2024 à 19h30 et le dimanche 24 novembre à 14h.
Information et billets : operademontreal.com
L’ODM est une compagnie d’opéra qui mise sur les nouvelles créations québécoises, le rayonnement de la relève lyrique d’ici et les collaborations avec des artisans et créateurs provenant de tous les milieux.
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