Voir au-delà de Trump

La réplique canadienne ou non aux tarifs imposés ou non par le gouvernement Trump ne doit pas servir à éclipser des carences du gouvernement canadien. Sur certains points, Trump agit comme un révélateur de faiblesses dont le gouvernement canadien préférerait ne pas se soucier.

La sécurisation de la frontière canadienne ne devrait pas être une préoccupation engendrée par le gouvernement Trump. Cela fait des années que le gouvernement canadien agit avec mollesse pour contrer le trafic d’armes à feu et de stupéfiants, la contrebande de marchandises et le passage de clandestins. Les points de passage sont connus, mais la volonté d’agir n’était pas au rendez-vous. Aujourd’hui, nous en subissons les conséquences économiques et sociales.

En 2014, les pays de l’OTAN, dont fait partie le Canada, ont convenu de consacrer 2 % de leur produit intérieur brut à la défense. Dix ans plus tard, le Canada est encore loin d’atteindre le seuil de 2 %. L’armée canadienne est en état de délabrement, le laisser-aller gouvernemental est flagrant. Maintenant que le gouvernement Trump souligne l’affaiblissement militaire de son voisin, le gouvernement canadien se déclare prêt à accélérer le mouvement de modernisation de la défense pour respecter ses obligations.

Bien que les États-Unis d’Amérique soient le premier partenaire du Canada dans plusieurs domaines, celui-ci en fait peu de cas. Encore là, cela fait des années que la forte dépendance commerciale aux États-Unis est soulignée. C’est lorsque le gouvernement Trump gronde que le gouvernement canadien s’active.

Depuis trop longtemps, le laxisme, l’inaction et la procrastination semblent être la marque de commerce du gouvernement canadien. Plutôt qu’être actif, le gouvernement canadien est réactif. Dans un certain sens, le gouvernement Trump nous met en avant les contradictions du gouvernement canadien.

Pour ce qui a trait au discours annexionniste du président Trump pour que le Canada le 51e État américain, il n’y a pas de demande officielle. Il est préférable d’annoncer que lorsque ce sera une demande officielle en bonne et due forme du gouvernement Trump, le Canada y répondra de façon démocratique par la voie d’une consultation nationale sous la forme d’un référendum.

En terminant, il n’est pas facile de satisfaire un ogre ou de partager l’espace avec un éléphant.

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