Le vin solidaire de Michelle Bouffard

Kim Renaud-Venne
Collaboration spéciale
Michelle Bouffard a coécrit « Quel vin pour demain ? Le vin face aux défis climatiques », publié en 2021, dont une seconde édition, révisée, verra le jour ce mois-ci.
Photo: Photo fournie par la sommelière Michelle Bouffard a coécrit « Quel vin pour demain ? Le vin face aux défis climatiques », publié en 2021, dont une seconde édition, révisée, verra le jour ce mois-ci.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Nombreux sont ceux qui ont pu la découvrir grâce à l’émission Curieux Bégin, sur les ondes de Télé-Québec. Sommelière, consultante et formatrice, Michelle Bouffard, dont la réputation n’est plus à faire au Québec, au Canada comme à l’international, se joint à l’équipe des collaborateurs du cahier Plaisirs pour y signer chaque samedi la rubrique De la vigne au verre. Rencontre avec celle qui aborde le monde du vin de manière solidaire et décomplexée.

Partie à Vancouver à l’âge de 21 ans pour se former en trompette classique, Michelle Bouffard développe pendant ses études une passion pour le vin alors qu’elle travaille dans un restaurant « pour arrondir ses fins de mois ». Son intérêt comme ses aptitudes déjà marquées l’invitent dès lors à se réorienter. Elle suit le programme de formation de l’International Sommelier Guild, puis celui de Wine & Spirit Education Trust, pour lesquels elle obtient les plus hautes distinctions. Elle cofonde, durant cette période, l’entreprise vancouvéroise House Wine, spécialisée dans la gestion de celliers et les événements éducatifs (2003-2015), avant de revenir à Montréal, où son expertise est sollicitée notamment à la télé, dans les magazines (Véro, Quench, etc.) et à la radio (Radio-Canada).

De trompettiste à sommelière, il semble pourtant y avoir un monde que tout oppose. Qu’ont en commun ces univers ? Le partage, nous répond d’emblée Michelle Bouffard ; le plaisir de partager une pièce musicale avec autrui ou de lui faire découvrir un vin. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle propose au public depuis maintenant une dizaine années des accords mets et vins sur le plateau de Christian Bégin. Sa vocation demeure indéniable ; sa passion, palpable.

Approcher le vin autrement

L’approfondissement de ses connaissances ainsi que ses multiples rencontres avec des acteurs du milieu de la viticulture la mènent très tôt à s’intéresser à l’avenir du vin. Elle fonde, en 2017, Goûter aux changements climatiques (Tasting Climate Change), un symposium international qui explore les défis et les solutions possibles pour répondre aux impacts du réchauffement de la planète sur la filière vinicole. Elle coécrit Quel vin pour demain ? Le vin face aux défis climatiques, publié en 2021 aux Éditions Dunod. Une seconde édition, révisée, verra par ailleurs le jour en septembre.

On fait aujourd’hui appel à elle et à ses compétences, partout dans le monde, entre autres pour des conférences sur mesure afin d’aider les viticulteurs dans leurs défis. Humblement, elle insiste sur l’idée de solidarité : « Mon rôle, c’est de parler de ce qui est possible, de ce qui existe déjà. Je propose des solutions aux producteurs, mais je les mets aussi en contact avec des gens qui ont déjà vécu ces difficultés. En fin de compte, c’est la collaboration qui est importante. »

Ses préoccupations environnementales, elle souhaite les communiquer aux autres, encore une fois dans une volonté de partage, de transmission, de manière à mieux faire comprendre les inquiétudes du milieu.

Des choix écoresponsables

C’est sur cet accord que la rubrique De la vigne au verre sera rythmée. Chaque semaine, la sommelière suggérera des bouteilles de producteurs qui poursuivent une démarche durable. Il ne s’agira pas de proposer essentiellement des vins certifiés durables ou biologiques, le projet serait certainement limité. Elle précise toutefois, au passage, le caractère unique de la Nouvelle-Zélande, « dont plus de 96 % de la superficie de ses vignobles est certifiée durable ».

Un regard positif sera ainsi posé sur les efforts écoresponsables des producteurs d’ici et d’ailleurs. Car plus on comprend les défis, plus il est facile d’agir et d’être solidaire, de jouer un rôle au sein de la partition : « Au final, c’est le consommateur qui a le dernier mot, estime-t-elle. On a beaucoup de choix. Alors, pourquoi ne pas privilégier les producteurs qui ont entamé cette démarche, qui essaient de faire partie des solutions, et d’ainsi contribuer, avec nos dollars, à leur longévité. »

La valeur des vins sélectionnés par l’experte — il importe de le préciser — ne pâtira pas de cette démarche durable privilégiée. Pour chaque thématique hebdomadaire, Michelle Bouffard présentera une carte de vins qualitatifs au public : « Par les descriptions que j’en ferai, c’est le profil du vin qui guidera l’acheteur », dit celle qui est sur la voie de devenir Master of Wine, un titre prestigieux qui n’est détenu que par une dizaine de professionnels au Canada. Les vins affichés dans les pages de Plaisirs se pareront donc d’une double vocation, nous dit-elle, ils seront « bons au goût et bons pour la planète ».

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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