De la vigne au verre: des solutions durables pour l’avenir du vin
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
La nouvelle rubrique De la vigne au verre dans le cahier Plaisirs prendra en considération les démarches durables dans le secteur vitivinicole. Elle démystifiera plusieurs concepts autour des pratiques écoresponsables liées à l’élaboration et à la mise en marché d’un vin. Ce sera l’occasion de vous faire découvrir de délicieux vins, créés par des vignerons animés par le désir d’offrir une terre meilleure aux générations futures ; des producteurs qui osent se remettre en question pour surmonter les obstacles, que ce soit en instaurant des changements ou en préservant des méthodes ancestrales.
Choisir cet angle d’approche, c’est vouloir répondre aux transformations qui s’opèrent dans l’univers du vin. L’objectif des articles à venir n’est pas de vous submerger d’informations ni de vous angoisser, mais de vous donner espoir, de vous permettre de faire un choix éclairé afin que vous puissiez faire partie de la solution. Parce qu’acheter, c’est agir.
S’adapter aux changements climatiques
Les aléas climatiques ont une incidence directe sur la viticulture et la production du vin. Des phénomènes comme les feux et les gelées d’hiver font en sorte qu’il devient difficile pour certains propriétaires de vignobles, au Canada comme ailleurs, de survivre économiquement. On peut baisser les bras ou se relever les manches. Ceux qui restent se consolent en trouvant l’espoir dans les solutions.
De la vigne au verre, chaque décision est importante si l’on veut construire un avenir pérenne, autant dans la production que dans la mise en marché. D’un point de vue environnemental, il faut évaluer ce qui peut être mis en place pour aider la vigne à s’adapter aux changements climatiques afin qu’elle puisse s’épanouir dans un écosystème durable. Il y a, entre autres, l’emplacement du vignoble, la sélection des cépages, le type d’agriculture à préconiser, la gestion de l’eau et la biodiversité. La recrudescence des insectes et des maladies est une autre conséquence du chaos climatique, qui entraîne plusieurs questionnements sur les techniques à privilégier.
Ensuite, il y a toutes les stratégies à adopter pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Pensons, par exemple au contenant, qui, à lui seul, peut représenter jusqu’à 40 % de l’empreinte carbone d’un vin. Il y a aussi le transport, l’énergie et la gestion des déchets à prendre en considération. Enfin, pour être durable, on doit aussi assurer la rentabilité du produit, le bien-être des employés et accroître la résilience des communautés face aux bouleversements climatiques.
Des acheteurs sensibilisés
Malgré l’obscurité, on aperçoit une lumière d’espoir à l’horizon, ne serait-ce que dans l’intérêt grandissant pour les produits écoresponsables, le vin compris. La firme réputée Wine Intelligence a d’ailleurs publié plusieurs statistiques à cet effet dans les dernières années. Un sondage réalisé en 2019 dans les principaux marchés du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis montre que, bien que les consommateurs soient plus familiers avec l’agriculture biologique, ils ont une propension plus grande à sélectionner un vin désigné comme écoresponsable. Selon le même sondage, neuf personnes sur dix, toutes catégories d’âge confondues, seraient prêtes à payer jusqu’à trois dollars de plus par bouteille si celle-ci avait une certification durable.
La situation économique actuelle pourrait cependant freiner un amateur de vin à payer davantage pour soutenir des pratiques écologiques. À un coût identique, toutefois, on opte pour le produit à connotation durable. Pensez aux hôtels qui sensibilisent les clients à utiliser leur serviette plus d’une fois ; c’est efficace, le geste est simple, concret et immédiatement gratifiant. Or, sélectionner une bouteille qui fait l’écho de valeurs durables est un défi tant le nombre de critères à prendre en compte est considérable — et ceux-ci figurent rarement de manière concise sur la bouteille.
Il ne faut pas attendre qu’un vigneron ait une feuille de route parfaite avant de saluer son travail. Le chemin vers une production responsable est rempli de défis et de dilemmes. Plusieurs artisans d’ici ont d’ailleurs tracé la route pour la nouvelle génération, et nous saluerons leur courage dans l’article de la semaine prochaine.
En attendant, voici trois suggestions de vins de producteurs qui adoptent des pratiques durables, lesquelles seront abordées plus en profondeur dans les prochaines éditions.

Sumarroca Brut Nature Gran Reserva Cava 2020, Espagne
L’engagement environnemental de la famille Sumarroca est remarquable. Tout est réfléchi, du calcul du bilan carbone à la gestion de l’eau, jusqu’à l’utilisation de bouteilles en verre allégé. Composé majoritairement de cépages blancs autochtones, tels parellada, xarel-lo et macabeu, avec une touche de chardonnay, ce Cava est élaboré en utilisant la méthode traditionnelle, la plus qualitative. On trouve ici un vin sec doté d’une bouche élégante avec une jolie texture crémeuse. Les notes de pomme jaune, de citron et de brioche s’entremêlent et sont portées par la finesse des bulles. Une complexité redoutable à ce prix ! Parfait pour l’apéro ou avec des sushis.
18,90 $ – Code SAQ 13408929
Unico Zelo Fiano River Sand 2022, Australie
Cette maison fait preuve de transparence quant à ses engagements environnementaux. Sur le site Internet d’Unico Zelo, on peut consulter leur bilan ainsi que l’évolution de leurs objectifs. On privilégie d’ailleurs le fiano, car il requiert moins d’eau que les cépages internationaux. Réputé pour ses blancs en Campanie, le fiano a trouvé une seconde maison en Australie, et Unico Zelo nous en offre une délicieuse version. Le vin est dense avec une belle amplitude, mais grâce à sa salinité, à son taux d’alcool de 12 % et à son acidité juteuse, il demeure frais. Un vin harmonieux avec des notes de miel, de prune jaune et de camomille, qui se termine sur des amertumes nobles de citron confit. Délicieux avec un poisson blanc grillé ou un poulet rôti au citron.
25,55 $ – Code SAQ 15289636
Saint Cosme Côtes du Rhône 2022, France
Le propriétaire Louis Barruol proscrit les produits de synthèse et expérimente avec les couverts végétaux, car ceux-ci réduisent la température des sols lors de grosses chaleurs, et donc la perte d’eau. Une pratique utile, sachant que les sécheresses sont un défi dans la région. Fait à 100 % de syrah, ce côtes-du-rhône est gourmand, avec des tannins souples et fins, et un profil marqué par des notes de fruits noirs. Comme Barruol garde les rafles lors de la vinification, on y retrouve des notes poivrées et herbacées qui apportent fraîcheur et tonus au palais. Un accord naturel avec les grillades d’agneau et de boeuf.
20,20 $ – Code SAQ 11455342
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