«Veuve Chose», Michael Delisle

« Je sais que je n’ai pas le choix. Je dois sauter dans ce trou noir comme tout le monde l’a fait avant moi. Mais je ne peux m’empêcher d’imaginer que je pourrais m’en tirer, me sauver sans le faire. » Le jeune narrateur du roman de Michael Delisle va faillir à la corvée judiciaire qui lui est imposée par le régime totalitaire en place. Parce qu’il refuse d’exécuter Veuve Chose et Joe LePied, Jean-Marc se retrouve avec les deux criminels à sa charge. En leur compagnie, sa vie de bon élève se destinant à l’architecture va prendre un tout autre tournant. Avec une impressionnante maîtrise, une admirable retenue, l’auteur fait surgir un monde singulier, un récit émouvant et des personnages attachants. Évoquant Orwell, Atwood et Dickens, le conte est certainement dystopique, mais il est aussi philosophique, sociologique et initiatique. La fable éclaire l’état de la planète, ce qui menace la liberté et la justice, mais elle rappelle surtout l’importance de la transmission et de l’amitié, le pouvoir de la paix et du pardon.