Trois terrasses d’hiver pour embrasser sa nordicité

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

S’il était impensable il y a quelques années à peine de s’attabler à l’extérieur en plein hiver ou de passer une soirée entière à siroter des verres sous les flocons, les choses ont assurément changé. Désormais, grâce à ses terrasses hivernales qui se multiplient, Montréal propose une nouvelle façon d’embrasser sa nordicité.

Attablée au Brasseur de Montréal, dans Griffintown, Emili Bellefleur, gestionnaire des relations médias et du marché du voyage Canada pour Tourisme Montréal, estime que des événements extérieurs comme Luminothérapie, Montréal en Lumière ou Igloofest, tous présents depuis plus de 15 ans, ont pavé la voie aux terrasses hivernales de la métropole. « La pandémie a ensuite rendu les gens curieux et à la recherche d’activités extérieures pour pouvoir passer de beaux moments même lorsqu’il était impossible de se rassembler à l’intérieur », mentionne-t-elle. C’est donc pendant cette période, croit-elle, que les premières terrasses hivernales officiellement aménagées ont vu le jour en ville.

Aujourd’hui, la pandémie est terminée, mais les terrasses, elles, sont restées et se sont même multipliées. « Je dirais que l’aménagement d’espaces pour profiter de l’hiver est une tendance forte ! » souligne Emili Bellefleur, heureuse de pouvoir proposer ces expériences qui prouvent qu’il est agréable de profiter de l’hiver. Selon elle, les terrasses ouvertes pendant la saison froide font que la ville se démarque d’une nouvelle façon.

Au Brasseur de Montréal, une microbrasserie installée dans Griffintown depuis 17 ans, on a décidé d’ouvrir la terrasse pour la première fois cet hiver. De l’intérieur, le mur entièrement fenestré offre une vue sur un grand espace enneigé et décoré. Un conteneur ouvert abrite un jeu de baby-foot, puis des sofas, des chaises suspendues, des foyers extérieurs, des réchauds et des guirlandes de lumières qui invitent à profiter des lieux.

On peut ainsi savourer à l’extérieur un des plats du menu de grande qualité de cette micro, accompagné d’une de ses bières nordiques, au goût de sapin par exemple. « Nous prévoyons diverses activités pendant la saison froide ou le temps des sucres afin d’amener les gens dehors », souligne Alice Accart, responsable de l’expérience client de l’endroit, avant de promettre que la terrasse sera encore plus belle l’an prochain afin d’accueillir des performances circassiennes, entre autres.

Après-ski au centre-ville

L’ambiance est tout autre sur la terrasse Belvu de l’hôtel Marriott Château Champlain, où on mise sur une ambiance d’après-ski très réussie. « Nous voulions proposer quelque chose de différent, alors nous avons eu l’idée de s’inspirer d’une atmosphère familiale de montagne suisse », dit Steve Boisclair, directeur des ventes et du marketing de l’hôtel du centre-ville.

Ici, au milieu des gratte-ciel, on a joué le tout pour le tout : une cabine de ski et de faux sapins enneigés accueillent les visiteurs à leur sortie de l’ascenseur, des fourrures décorent les canapés rouge et blanc, et de nombreux foyers au gaz agrémentent la terrasse. Au Belvu Hors-Piste, on peut siroter un cocktail chaud ou un chocolat chaud et déguster un plat de style raclette ou un pogo coréen en disputant une partie de poches ou de Jenga pour se réchauffer.

« Les clients de l’hôtel, tout comme les visiteurs de quelques heures, viennent prendre l’apéro et une bouchée afin de débuter la soirée de façon différente », observe Steve Boisclair, fier de pouvoir faire profiter de l’espace pour une deuxième saison hivernale. « Notre terrasse est super populaire l’été, alors nous avons eu envie d’exploiter le côté nordique de Montréal et de proposer aux clients un produit d’hiver unique. »

Bulles féeriques

On a beau les avoir vus en photos, découvrir en vrai les six dômes installés sur le toit de l’hôtel William Gray, dans le Vieux-Montréal, a quelque chose de magique. Sur la terrasse enneigée du huitième étage, la vue sur la place Jacques-Cartier, le Vieux-Port et la grande roue est époustouflante.

Le menu cinq services du soir, qu’on peut prendre avec un accord vins, l’est tout autant. Un immense plateau de fromages et de charcuteries à partager est apporté d’abord, suivi de trois amuse-bouche pour ouvrir l’appétit. On choisira ensuite son entrée, cromesquis d’escargots farcis au beurre à l’ail, par exemple, son plat principal, filet mignon avec beurre de foie gras au cognac ou morue et risotto à la betterave, entre autres choix, puis un dessert parmi la sélection. Les plats traversent la terrasse dans un réchaud sur roues afin d’assurer qu’ils arrivent à la bonne température, ce qui prouve le souci du détail. On sort d’ailleurs de table en se promettant de venir essayer la formule brunch de fin de semaine offerte dans les dômes qui peuvent accueillir de quatre à huit personnes.

« Il y a désormais toutes sortes d’offres possibles à l’extérieur, des plus grosses terrasses comme des plus petites, où on peut commander des encas simples, comme des repas gastronomiques à déguster dans des espaces aux atmosphères complètement différentes », assure Emili Bellefleur. « L’offre est là : il faut maintenant s’habituer à profiter de ces expériences hivernales. Les pays scandinaves proposent depuis longtemps d’investir les espaces extérieurs en hiver, et leur indice de bonheur est parmi les plus élevés », lance-t-elle avec un clin d’œil.

L’autrice a été l’invitée de Tourisme Montréal, qui n’a eu aucun droit de regard sur ce texte.

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