Des stations de ski de rêve en Suisse

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Zermatt est l’une des plus célèbres montagnes skiables au monde, Saas-Fee vit dans l’ombre de sa voisine et gagne à être connue. Petit match comparatif entre deux stations de ski qui méritent toutes deux d’être dévalées à fond les spatules.

Entre Zermatt, station ultrafréquentée qui brille au firmament des stations de ski du globe, et Saas-Fee, plus modeste et surtout moins achalandée, que choisir pour trouver schuss sûr à ses pieds ?

D’emblée, les deux stations ont beaucoup en commun : situées dans le Valais, elles dominent des vallées grandioses (et voisines) qui baignent sous le soleil 300 jours par année.

Depuis leurs hauteurs, les deux domaines voient se déployer des panoramas exceptionnels sur des mers de sommets de 4000 m et plus, et ils sont chapeautés de glaciers au cœur desquels on peut pénétrer grâce à un réseau de tunnels. Mieux : tant à Zermatt qu’à Saas-Fee, certains glaciers sont skiables, même au plus fort de l’été.

La haute altitude des domaines (Zermatt, 3883 m ; Saas-Fee, 3500 m) leur assure un enneigement naturel exceptionnel (et un brin d’euphorie au sommet), même en ces temps où les hivers se font moins rudes et plus prudes. Enfin, le centre historique des villages blottis au pied des stations est piétonnier, et seules des voiturettes électriques peuvent y circuler.

Des domaines singuliers

Surnommée « la perle des Alpes » et berceau autoproclamé de la glisse suisse, Saas-Fee compte trois versants connectés à la base ; pour sa part, Zermatt forme un massif binational qui donne accès au domaine skiable de Breuil-Cervinia, en Italie. Du côté suisse, la station regroupe aussi de jolis couloirs boisés et plusieurs hameaux qu’on traverse sur ses planches et où il fait bon marquer une pause.

Plus haut domaine skiable des Alpes, Zermatt s’illustre par la présence du Cervin, « la montagne la plus photographiée au monde », un pic cornu d’une beauté renversante et dont la griffe sommitale chatouille le ciel à 4478 m. Mais Saas-Fee s’étend au pied du plus haut sommet suisse, le Dom (4545 m).

Avec son pendant italien, Zermatt compte 360 km de pistes — dont 200 km du côté helvète. Si certaines d’entre elles peuvent provoquer de bonnes poussées d’adrénaline, 82 % du domaine skiable est de niveau facile à intermédiaire.

Zermatt se targue en outre de présenter la plus longue descente damée au monde : depuis le sommet du Petit Cervin (3883 m), elle emprunte une succession de pistes totalisant 25 km et 2263 m de dénivelé.

De son côté, la centaine de kilomètres de pistes de Saas-Fee alterne à 70 % entre les niveaux intermédiaire et avancé, alors que le dénivelé s’étire jusqu’à 1800 m. Trois paisibles stations satellites gravitent dans son orbite : Saas-Grund, Saas-Almagell et Saas-Balen. Tant à Zermatt qu’à Saas-Fee, on peut bien sûr sortir des pentes battues et s’offrir du hors-piste.

Des remontées ultramodernes

Côté remontées, Saas-Fee compte plusieurs téléphériques et télécabines dernier cri, mais d’autres qui datent, bien qu’ils soient en cours de remplacement. Sa fierté : son métro alpin, « le plus haut du monde ».

Pour sa part, Zermatt intègre un funiculaire souterrain à la base de la montagne ainsi qu’un train à crémaillère panoramique, le Gornergrat, qui grimpe jusqu’à 3089 m. La station dispose surtout de télécabines ultra-fenestrées signées Pininfarina, designer de Ferrari, qui mènent à la station la plus élevée d’Europe, au Petit Cervin.

C’est là qu’est située la terrasse panoramique du Matterhorn Glacier Paradise, d’où on embrasse plusieurs des 38 sommets de plus de 4000 m qui défilent à l’horizon, dont le mont Blanc. Du côté de Saas-Fee, les points de vue sont également époustouflants, surtout depuis le Drehrestaurant Allalin, le plus haut restaurant tournant au monde, d’où on peut même apercevoir Milan par temps dégagé.

À table !

Si Saas-Fee comprend des restos d’altitude intégrés aux stations des remontées, et quelques tables et terrasses en bord de piste (comme le sympathique Gletschergrotte), Zermatt est parsemé d’une cinquantaine de bergrestaurants, ces pittoresques restos de montagne.

Parfois intégrés à un hameau (comme le croquignolet Gitz-Gädi, à Furi), parfois plantés en bord de piste (comme le rustique Chalet Ried), ces petits restos rustiques logent dans de jolies maisonnettes de pierre ou de bois et permettent d’enfourner un rösti ou une fondue entre deux virages. Sans compter qu’à Zermatt, on peut skier le matin en Suisse, se régaler le midi en Italie et revenir dormir en Suisse — ou inversement.

Les camps de base

À la base de la montagne, le village de Zermatt est toujours très animé, surtout à l’heure de l’après-ski et en particulier sur Banhofstrasse et dans Hinterdorf, son quartier historique, où subsistent des demeures du XV^e siècle.

Toujours empreint de son charme d’antan, Saas-Fee forme une sorte de Zermatt en miniature et en plus paisible, sans l’animation délurée du soir ni l’ubiquité des boutiques griffées.

Des tarifs variables

De façon générale, il en coûte moins cher de séjourner à Saas-Fee et d’en dévaler les pentes (à partir de 345 $ pour 3 jours), Zermatt pratiquant la tarification dynamique : le prix du billet de remontée varie notamment en fonction de la demande — mais il est possible d’y skier à partir de 378 $ pour 3 jours).

Enfin, plusieurs activités parallèles se pratiquent dans les deux stations, comme la raquette, le ski de fond, la randonnée alpine et le ski alpinisme. Mais à Saas-Fee, on peut aussi tâter de la luge, de l’escalade de glace et de la randonnée en crampons sur les glaciers, tandis que Zermatt propose des virées en héliski.

Bref, si les deux stations se distinguent à maints égards, toutes deux valent d’être investies et sont assez complémentaires pour donner lieu à une semaine de ski hors pair.

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