Les spectacles de danse et de cirque à voir cet hiver

Place au cirque
Dans les premiers mois de 2025, plusieurs spectacles de cirque vont s’installer, à Québec et à Montréal, dont quelques reprises, comme celles des compagnies Circa et Le Patin libre, à la Tohu. La création Perruche, du Théâtre de l’œil, émerveillera quant à elle les plus jeunes avec le personnage de Noah, un enfant passionné par le monde tropical qui part à la recherche de son oiseau domestique. Par la suite, la compagnie Thomas Guérineau proposera un mélange de mouvements, de jongleries, de chants et de percussions dans Maputo-Mozambique, un spectacle qui cumule plus de 200 représentations partout dans le monde. À Québec, on retrouvera Machine de Cirque et son spectacle Kintsugi, où les prouesses acrobatiques s’entremêlent à un mystérieux voyage. Dimanche, une œuvre des compagnies Focus et Chaliwaté qui a reçu plusieurs prix en Belgique en 2020, explorera une vie décalée, touchée par les changements climatiques. La compagnie NDE – Nicanor de Elia présentera une création de « danse-jonglage » dans Juventud, et le Théâtre advienne que pourra se plongera dans le théâtre, le cirque, la danse, la musique et la lumière dans Le temps s’envole… Paperplane.

Créateurs de streetdance
Le streetdance prendra les scènes dans les prochains mois. On débutera avec Traceable, de Nubian Néné, qui s’immerge dans le concept changeant de l’identité et sur l’incidence de la santé mentale sur la créativité. Par la suite, Athena Lucie Assamba s’inspirera de l’afrofuturisme pour trouver la liberté et transformera la scène en club, dans sa toute première création. Céline Richard Robichon mettra en scène l’adolescence, où il est question de surmonter des obstacles pour atteindre une meilleure image de soi. La lauréate du Prix de la danse de Montréal 2024 dans la catégorie Interprète, Nindy Banks, offrira une performance-conférence sur l’influence des vêtements sur la danse et son interprétation. On découvrira ensuite les nouvelles créations de Tentacle Tribe, avec Dirt, et d’Helen Simard avec Tout s’effondre. Après un vif succès aux Hip Hop Games de 2022 en France, la création Catch Step, portée par Victoria Mackenzie, Anaïs Gilles et Handy Yacinthe, reviendra sur scène pour repousser physicalité, espace et temps.
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Les incontournables
À chaque saison, ses incontournables. Le chorégraphe Sylvain Émard présentera, en première mondiale, sa toute nouvelle création, Les champs magnétiques. Il y exposera les liens qui unissent les êtres vivants dans une chorégraphie énergique. On retrouvera aussi sur scène une des créations mythiques du défunt chorégraphe Jean-Pierre Perreault, Nuit. Interprétée par la Compagnie de la Citadelle, cette œuvre phare, créée deux ans après le célèbre Joe, se joue dans la pénombre, incarnée par huit personnages qui pilonnent le sol jusqu’à l’exténuation. Toujours du côté des artistes québécois, on découvrira le nouveau spectacle d’Alan Lake, Orpheus | S’abreuver des volcans. L’artiste, inspiré par le mythe d’Orphée, y évoque la perte, et l’indécision, mais aussi la force de la vie. Après trois ans de travail, le comédien, auteur et metteur en scène Philippe Boutin reviendra avec la suite de The Rise of The BlingBling. Il proposera ainsi un diptyque loufoque d’environ 4 heures, où monstres, divinités et cowboys réinterpréteront le discours de Jésus.

Sortir des habitudes
Danse Danse proposera plusieurs spectacles qui permettront au public d’explorer de nouveaux horizons. Par exemple, la légende des claquettes Travis Knights exposera son projet The Mars Project, accompagné de quatre musiciens, deux chanteurs et cinq danseurs. Les Ballets Jazz Montréal donneront quant à eux rendez-vous au public à l’hôtel ! Niebo Hotel se veut une expérience immersive et déambulatoire, où le chorégraphe français Christophe Garcia imagine de courtes histoires en huis clos. La compagnie de Vancouver FakeKnot dévoilera pour la première fois au Québec Piña, une proposition artistique inspirée du tissu traditionnel philippin du même nom et de la diaspora philippine. Avant le début du spectacle, le public sera invité à déguster des bouchées philippines et à participer à une « minifiesta » avec karaoké. L’artiste interdisciplinaire Sylvie Cotton sondera la respiration dans Chaque jour se tenir entre les trous. Par le récit, l’image, l’objet et le mouvement, elle exposera la dimension poétique et politique de ce qui nous maintient tous et toutes en vie.

Abstraction et réflexions
Pour sa troisième œuvre, El kamar bi zaher, la chorégraphe-interprète Chanel Cheiban exhorte le public à prendre place dans son salon familial. Inspirée par les traditions orientales et accompagnée par trois musiciens, elle se laisse transcender par le pouvoir de la danse. Dans ce programme double, on pourra aussi découvrir Mara Dupas, qui remettra en question la domination des standards de beauté occidentaux en tant que personne afrodescendante avec Olympia 2.0. Milan Gervais se penchera sur le corps féminin d’aujourd’hui avec Lame de fond. Quatre interprètes toucheront alors aux tensions intérieures et aux transformations que celui-ci franchit à travers une vie. Du côté de Québec, on retrouvera Annie Gagnon, dix ans après son œuvre Noire. Avec Élégie II, elle dénoncera cette fois-ci la violence dans une chorégraphie percutante et sensible. Le concept de temps sera quant à lui étudié par Marco D’Agostin dans Gli anni, où il sera question de souvenirs. Les créatrices Héloïse Le Bagousse et Meï Thongsoume, à Québec, poursuivront la réflexion avec Le paradoxe des horloges. Une pièce qui, au moyen des mouvements et de la théâtralité, se penche sur l’obsession pour le temps.
Une version précédente de ce texte, qui mentionnait que El kamar bi zaher est la première œuvre de la chorégraphe-interprète Chanel Cheiban, a été corrigée.