Souverainistes et canadiens
La souveraineté du Québec est nécessaire. Il est inévitable de séparer le Québec du Canada, à moins que les fédéralistes ne réussissent à ouvrir la Constitution canadienne et que le Québec y obtienne la pleine gestion des affaires culturelles et de l’immigration et que les droits de la fédération soient limités au moins sur le territoire québécois. En attendant que ce vœu utopique ne se réalise, la séparation est inéluctable et devient urgente.
Or voici que les États-Unis menacent le Canada d’en faire le 51e État. La menace n’est même pas d’intégrer les provinces canadiennes. De leur donner les droits d’un État américain et deux délégués au Sénat. Elle n’est pas multilatérale, mais se présente comme un coup de force. Dans ces conditions, les démocraties du Canada et du Québec sont également visées. Et, dans l’urgence, les souverainistes québécois doivent se solidariser avec le Canada, sans condition.
Le risque est de s’embourber dans cette solidarité. Plus que jamais, les Québécois doivent manifester leur identité et voter massivement pour les partis qui les représentent. Je suggère cependant que Québécois et Canadiens forment un front commun contre les ambitions américaines et renoncent temporairement à leurs différends. Par exemple, Paul St-Pierre Plamondon pourrait suspendre le référendum qu’il envisage, en comptant sur la vigilance des souverainistes, et le gouvernement fédéral, renoncer à ses interventions dans les droits acquis des Québécois.