La situation financière de l’Académie Zig Zag se détériore

Parce que l’Académie Zig Zag a décidé de mettre en place «certaines mesures pour améliorer sa gouvernance et son organisation pédagogique», la CCEP suggère un renouvellement restreint de son permis pour un an.
Photo: Capture d’écran Google Street View Parce que l’Académie Zig Zag a décidé de mettre en place «certaines mesures pour améliorer sa gouvernance et son organisation pédagogique», la CCEP suggère un renouvellement restreint de son permis pour un an.

L’Académie internationale Zig Zag, une école primaire de Victoriaville qui a fait l’objet de plusieurs dénonciations auprès du ministère de l’Éducation ces dernières années de la part de membres de son personnel, est dans une situation financière précaire. La Commission consultative de l’enseignement privé (CCEP) recommande que son permis ne soit renouvelé que pour une seule année, sous certaines conditions.

Dans son précédent rapport annuel, faisant le bilan de l’année scolaire 2022-2023, la CCEP avait demandé à Québec de ne pas renouveler le permis de cet établissement, qui accueille quelque 230 élèves au préscolaire et au primaire. Or, ce permis a tout de même été reconduit pour un an en 2023 par le gouvernement « malgré les manquements aux exigences légales et réglementaires et le nombre élevé de plaintes reçues au ministère » de l’Éducation, souligne le plus récent rapport annuel de la CCEP, rendu public jeudi.

En mai dernier, Le Devoir publiait un reportage relatant les témoignages de plusieurs anciennes employées de cette école privée dénonçant le style de gestion de sa directrice générale et fondatrice, Gloria Danella, qui aurait été à la source de mauvaises conditions de travail au sein de cet établissement dans les dernières années. La CCEP constate d’ailleurs que « la moyenne d’ancienneté du personnel enseignant est seulement de trois ans » dans cette école ouverte depuis plus de 30 ans.

Une école endettée

On apprend dans ce document que depuis l’automne dernier, Mme Danella « est soutenue par un consultant qui a de l’expérience dans la gestion d’un établissement d’enseignement privé ». C’est d’ailleurs parce que l’établissement a décidé de mettre en place « certaines mesures pour améliorer sa gouvernance et son organisation pédagogique » que la CCEP suggère au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, d’accorder un renouvellement restreint de son permis pour un an. Celui-ci viendrait ainsi à échéance le 30 juin 2025.

« Cette recommandation est toutefois conditionnelle à la transmission au ministère d’un plan de redressement financier », précise la commission, qui s’inquiète de constater que la situation financière de l’établissement « s’est détériorée » dans la dernière année. « Le ratio d’endettement est élevé et les prévisions budgétaires pour les deux prochaines années laissent présager que l’établissement continuera d’enregistrer des pertes financières », peut-on lire.

La commission recommande par ailleurs « fortement » à l’établissement de « poursuivre ses activités avec l’appui d’un consultant expérimenté en gestion d’un établissement d’enseignement privé, et ce, afin de consolider la mise en œuvre des démarches entreprises pour répondre adéquatement aux exigences légales et réglementaires » auxquelles il est assujetti.

Le ministère de l’Éducation devrait, pour sa part, dans les prochains mois, avoir à l’œil l’évolution de la gouvernance et de la situation financière de cet établissement, indique le document.

L’Académie internationale Zig Zag n’avait pas réagi au moment où ces lignes étaient écrites.

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