La secrétaire à l’Éducation de Trump entendue au Sénat sur le projet de suppression du département

La future secrétaire à l’Éducation de Donald Trump, Linda McMahon, a été entendue jeudi par une commission du Sénat américain, dont les membres démocrates l’ont interrogée sur le démantèlement de son département voulu par le président républicain.
« Nos maux ont pour cause la consolidation excessive des pouvoirs » au niveau fédéral, a déclaré Linda McMahon, femme d’affaires de 76 ans, lors de son audition devant la commission du Sénat chargée des questions d’éducation, en vue de l’approbation de sa nomination.
« Alors quel est le remède ? » s’est-elle interrogée avant d’appeler à « financer la liberté éducative, pas l’État » et à « écouter les parents, pas les politiciens ».
Lors de sa campagne, Donald Trump avait promis d’anéantir le secrétaire à l’Éducation et que ses attributions seraient renvoyées aux différents États américains. Il a récemment appelé Linda McMahon à « se mettre elle-même au chômage ».
Une prise de position qui suscite la colère d’élus démocrates, de syndicats d’enseignants et de nombreux parents qui y voient une attaque inédite contre l’enseignement public.
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Des groupes conservateurs saluent une mesure qui aurait dû, selon eux, être prise depuis longtemps pour redonner aux autorités locales leur mot à dire sur les classes américaines.
Ancienne patronne de la principale ligue de catch aux États-Unis, la WWE, Linda McMahon avait déjà été secrétaire lors du premier mandat de Donald Trump, alors chargée des petites entreprises.
Le secrétaire à l’Éducation « fournit des ressources vitales pour 26 millions d’enfants de ce pays qui vivent dans des districts scolaires de haute pauvreté », a déclaré le sénateur de gauche Bernie Sanders en préambule de l’audition.
« Est-ce la responsabilité de l’État fédéral de dire que chaque enfant en Amérique — que vous soyez pauvre, de classe moyenne, riche — obtienne une éducation de qualité ? Ça l’est », a-t-il ajouté en défense du rôle du département.
« Ring boys »
N’hésitant pas à parler de Donald Trump comme d’« un ami », Linda McMahon est une donatrice importante du Parti républicain, apportant dès 2016 un soutien financier à la candidature du milliardaire, d’abord pour sa primaire puis dans la course à la Maison Blanche.
Elle est mariée à Vince McMahon, l’héritier de la WWE, un empire du catch fondé dans les années 1950. Linda McMahon en était devenue la présidente en 1993 et la directrice générale en 1997, avant de démissionner en 2009 pour tenter sa chance en politique.
La sénatrice démocrate Tammy Baldwin a également interrogé jeudi la secrétaire désignée à propos du scandale des « ring boys » de la WWE, des adolescents employés pour diverses tâches dans l’entreprise de catch et qui auraient été victimes d’agressions sexuelles dans les années 1980-1990 par un animateur de ring.
Cinq anciens « ring boys » ont déposé plainte en octobre au civil contre Linda et Vince McMahon, les accusant d’être au courant de ces agressions mais de ne pas les avoir suffisamment protégés. Les avocats de Linda McMahon ont rejeté ces accusations comme « sans fondement ».
La plainte « affirme que vous avez réembauché un prédateur sexuel connu, et que vous avez jugé seulement nécessaire de lui ordonner de se tenir loin des enfants », a déclaré Tammy Baldwin.
La sénatrice a dit exprimer sa « préoccupation » quant à savoir si les victimes de violences sexuelles sur les campus pouvaient lui faire confiance pour les soutenir dans sa future fonction.
« Ils peuvent tout à fait me faire confiance pour les soutenir », lui a répondu Linda McMahon.