«SAYA», Saya Gray

Saya Gray est une constellation. Son excellent premier album, SAYA, semble insaisissable — il se situe quelque part entre le folk, l’électronique, le R&B, l’alt-rock et la pop — et surprend par son audace et sa fluidité. De fait, la Torontoise refuse toute case préétablie et ne craint pas la déroute de l’auditeur, alors que chaque titre surgit d’un espace intime isolé, mais vaste, de l’errance des souvenirs de son road trip au Japon, terre de ses origines. Après l’expérimentation de ses précédents mini-albums, Saya Gray, qui a aussi joué de la basse pour Daniel Caesar et Willow Smith, aiguise ici son approche et son instinct musical singulier. Tout commence par la poétique THUS IS WHY (I DON’T SPRING 4 LOVE) puis SHELL (OF A MAN), ballade hyperaccrocheuse qui brouille les pistes. HOW LONG CAN YOU KEEP UP A LIE ?, plus délicate, prend le détour de l’Auto-Tune, tel un écho lancinant, tandis que 10 WAYS (TO LOSE A CROWN) dévoile une beauté plus brute. SAYA se distingue dans la galaxie 2025 avec son supplément d’âme.

SAYA

★★★★

Saya Gray, Marion Murata

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