«De Rio jusqu’au Cap-Vert…»
J’ai lu avec intérêt le texte de Marie-Josée Roy dans Le Devoir du 11 janvier : « Je ne veux pas devenir une États-Unienne ». Chère Madame Roy, je vous comprends, à certains moments de déprime, je me demande moi aussi où je pourrais m’établir quand le Québec francophone sera définitivement sur la voie de la perdition. Ça ne dure qu’un moment ; à mon âge, il est trop tard pour recommencer, et le peu de pays que j’ai visités m’a finalement convaincu qu’il y a un seul endroit où je suis vraiment chez moi.
L’Amérique du Sud ? J’y ai passé six mois, il y a déjà 48 ans (que le temps passe…). J’ai frôlé le Chili, à 100 km prés. Quand je suis rentré au Québec, arrivant sur le pouce des États-Unis, près de Montréal, j’ai vu un grand panneau publicitaire le long d’une autoroute. Le gouvernement québécois faisait la promotion du port de la ceinture de sécurité en voiture : « On s’attache, au Québec », était écrit en grosses lettres.
Sans trop le savoir, je crois que j’ai fait à ce moment le choix de passer ma vie ici, de m’y incruster, comme les arbres, disait Félix. « De Rio jusqu’au Cap-Vert, j’aime encore mieux mes hivers » (Plamondon). Moi, j’aime mieux rêver d’ici que de rêver d’ailleurs.