Des référentiels pour protéger les enfants vulnérables
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Coopération internationale
Depuis plus de 30 ans, le Bureau international des droits des enfants (IBCR) œuvre pour améliorer la protection de l’enfance dans le monde. À travers des ateliers thématiques, le Bureau élabore avec ses partenaires des outils référentiels pour mieux guider les acteurs du milieu.
L’IBCR est une organisation internationale qui s’attache à transformer la place des enfants dans nos sociétés et à renforcer leurs droits, notamment lorsqu’ils se trouvent en situation de vulnérabilité. « La solidarité est vraiment au cœur de notre mission », affirme Rebecca Alamo, conseillère séniore en renforcement de compétences. Pour ce faire, l’organisme travaille avec les systèmes de protection de l’enfance de différents pays en nouant des liens avec des partenaires locaux dans une approche de co-construction.
Cette démarche vise à élaborer des référentiels de compétences adaptés aux besoins des professionnels de la protection de l’enfance selon leur zone d’intervention. « On considère qu’on n’a pas, nous, toutes les réponses », explique Mme Alamo, qui insiste sur l’importance d’intégrer l’expérience des acteurs de terrain pour concevoir des outils pertinents. Elle souligne que « reprendre l’expérience des professionnels qui savent exactement quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent, c’est un élément fondamental ».
Ce type de travail repose donc sur trois piliers : l’identification des besoins des professionnels, la co-création avec les acteurs de terrain et la complémentarité entre expertise internationale et expériences locales. Ces référentiels appartiennent aux professionnels et deviennent des outils pratiques pour guider leur action.
L’organisation travaille avec plusieurs ministères des pays concernés, notamment ceux de la Justice, de l’Éducation et de la Santé. « Il existe deux types de processus : l’un consiste à accompagner les instances de l’État pour améliorer ou développer des procédures plus respectueuses des droits des enfants. L’autre est en lien avec les écoles de formation des ministères […] et vise à ce que ces référentiels agissent comme un document légal ou incorporé aux formations de manière nationale », souligne-t-elle.
Inclusion et égalité
L’IBCR a notamment mené des travaux en Afrique et en Amérique latine sur l’inclusion et l’égalité, deux notions cruciales pour garantir un accompagnement respectueux des droits des enfants. Ces initiatives incluent des ateliers collaboratifs avec des experts, des représentants gouvernementaux, des organisations de la société civile et des centres de recherche. « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de similitudes entre [ces deux zones géographiques] par rapport aux besoins », explique Mme Alamo. L’objectif de ces ateliers est d’identifier les compétences clés nécessaires aux professionnels pour une interaction inclusive et significative avec les enfants vulnérables. Par exemple, les participants explorent comment communiquer correctement avec un enfant ou s’assurer qu’aucune discrimination ou exclusion ne se produit.
Les référentiels créés à la suite de ces expériences sont le fruit de plusieurs mois de travail et ont un effet tangible. Ainsi, l’école de police du Burkina Faso les a intégrés dans son cursus. Par ailleurs, l’IBCR a conçu des outils spécifiques pour les militaires — comme des boîtes à images et des guides audiovisuels — afin de former ce public parfois illettré à réagir de manière appropriée avec des enfants, lors d’interventions notamment. « En raison de la situation sécuritaire au pays, ce sont des gens qui se retrouvent sur le terrain et en contact direct avec des enfants. [Il s’agit alors] de donner quelques pistes […], une sorte de petit guide pour qu’ils réagissent de manière appropriée » en fonction des situations, explique Mme Alamo.
Pour elle, la pérennité des actions de l’IBCR repose sur leur intégration dans les systèmes étatiques. « Ce que nous recherchons, c’est que ces derniers s’approprient ces outils et que ça devienne national », précise-t-elle. Cette approche garantit un effet durable par le biais des écoles de formation et des systèmes légaux. « Pour nous, le côté pérennisation est super important », ajoute-t-elle.
Des référentiels comme outils
Les référentiels de l’IBCR réunissent des recommandations en matière de savoir-faire et de savoir-être afin d’aider les professionnels à interagir avec les enfants. Ces outils visent à réduire le travail en vase clos et à promouvoir une approche globale prenant en compte des facteurs comme l’âge ou les conditions migratoires des enfants. Rebecca Alamo remarque que « souvent, les acteurs qui travaillent dans le système de protection de l’enfant sont des experts dans certains domaines, mais utilisent des outils qui pourraient être partagés plus largement ».
Les référentiels, actualisés régulièrement, sont conçus pour rester pertinents et adaptés aux besoins locaux. « L’objectif est vraiment de guider et d’inspirer les professionnels sur le terrain », conclut-elle.
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