Refaire sa vie au Québec
Depuis maintenant trop longtemps, je me désole de lire ces histoires sobrement rapportées, mais tellement dérangeantes, de personnes immigrantes que l’on s’apprête à retourner dans leurs pays d’origine. Plusieurs ont séjourné des années au Québec, maîtrisant bien aujourd’hui le français lorsque ce n’était pas déjà le cas à leur arrivée. Certaines ont même répondu au chant des sirènes du Québec pour qui les besoins de main-d’œuvre demeurent importants. Furent-elles l’objet de publicité mensongère ?
Je crois que le gouvernement fédéral fait chroniquement montre d’incurie dans sa gestion de l’immigration. Je suis toutefois porté à penser que son pendant provincial, s’il détenait un jour tous les pouvoirs en immigration, pourrait ne se comporter guère mieux, par exemple lorsque le ministre reconnaît tout bonnement que la suspension du Programme de l’expérience québécoise « peut représenter un défi pour certaines personnes ».
À moins d’être autochtones, nos ancêtres sont immigrants. Pourrions-nous faire preuve de vision (on n’a rien vu de ce qui nous attend !), d’humanité et de cohérence ? Investir davantage dans l’accueil des immigrants, soutenir leur francisation à la hauteur des besoins, cesser de menacer d’expulser des personnes travaillantes qui se sont bien intégrées à la société, notamment. On peut certainement faire beaucoup mieux sans pour autant se déposséder.