«Le crématorium froid», József Debreczeni

Déporté aux côtés 430 000 juifs de Hongrie après l’invasion du pays par l’Allemagne nazie, József Debreczeni (1905-1978), journaliste et traducteur juif d’origine hongroise, raconte le voyage d’horreur à travers ce qu’il appelle « le pays d’Auschwitz », jusqu’au camp final de Dörnhau, ce « crématorium froid » aux allures d’hôpital où les nazis, « forcenés de la folie raciale », envoyaient les prisonniers à bout de forces. Publié en Serbie en 1950, ce récit inédit en français refait aujourd’hui surface après 75 ans d’oubli. Quatorze mois de « sidération glacée » où se succèdent les descriptions quasi cliniques du système concentrationnaire nazi, de ses hiérarchies délirantes, où avancent côte à côte sur fond de « parodie grotesque » l’inhumanité ordinaire et les gestes inattendus de solidarité. Une puissance tranquille qui voit Le crématorium froid rejoindre les tristes chef-d’œuvres de Primo Levi, de Charlotte Delbo, de Jorge Semprún ou de Robert Antelme. Pour connaître et pour ne jamais oublier.