Québec veut une « Journée nationale du hockey »

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a déposé un projet de loi qui officialise le statut du hockey comme « sport national » du Québec et propose qu’on fasse du premier samedi de février la « Journée nationale du hockey ».
Le projet de loi 90 a été présenté jeudi matin à l’Assemblée nationale. Il donne aussi au gouvernement la possibilité d’octroyer des subventions pour favoriser la mise en valeur du sport national par des commémorations lors de la journée nationale, par exemple.
« Le hockey, c’est plus qu’un sport », a lancé le ministre en mêlée de presse, avant de citer le groupe Loco Locass qui chantait que « c’est une métaphore de notre sort ».
« Ça fait partie de notre culture, de notre patrimoine. Que ce soit même dans les expressions qu’on utilise au quotidien, que ce soit dans le parcours historique de la nation québécoise, le hockey a joué un rôle important », a-t-il ajouté.
Cette initiative ne constitue pas une surprise. Le gouvernement Legault avait fait savoir en décembre qu’il envisageait de faire adopter un tel projet de loi. En 2021, il avait mis sur pied un comité d’experts pour stimuler le développement du hockey, qui en avait fait la recommandation.
Après les paysages, les « référents »
Le projet de loi 90 propose en outre d’élargir la portée de la Loi sur le patrimoine culturel pour y introduire la notion de « référent culturel national », qui s’appliquerait au hockey.
Cette loi, adoptée en 2011 par le gouvernement libéral de Jean Charest, élargissait déjà le spectre de l’ancienne Loi sur les biens culturels. Elle statuait que le patrimoine n’est pas seulement physique (monuments, bâtiments, etc.) mais qu’il peut aussi inclure des paysages, des personnages historiques ou encore des événements.
Outre le hockey, la notion de « référent culturel » pourrait s’appliquer à un « mets national », à un hymne ou à une chanson, par exemple, a indiqué le ministre.
Une priorité ?
Questionné sur la décision de déposer un tel projet de loi dans un contexte où théâtres, musées et diffuseurs en danse annulent des spectacles faute de moyens, le ministre s’est défendu de mal prioriser ses dossiers. « Je trouve ça toujours particulier quand on met en opposition des choses comme celles-là », a-t-il répondu aux questions du Devoir.
« Le projet de loi a huit articles. Ce sera probablement le plus court projet de loi que j’aurai étudié en commission parlementaire. Donc, on s’entend que ça ne mobilisera pas des semaines de travail de mon côté. Et ça ne m’empêchera certainement pas de continuer le travail pour appuyer le milieu culturel, qui vit effectivement des défis. »
Mathieu Lacombe a par ailleurs mentionné qu’une initiative pourrait servir de baume en ces temps incertains. « Je pense que, dans le contexte actuel, […] avec l’humeur ambiante, je pense que d’avoir des symboles positifs comme ça, c’est important. »
Séparer le sport de la politique
Interrogée sur le déclin de la place des Québécois dans la Ligue nationale de hockey (LNH), la ministre responsable des Sports, Isabelle Charest, a dit qu’elle tenait avant tout à rendre le sport accessible aux jeunes. Elle a aussi souligné que le hockey féminin faisait l’objet d’un enthousiasme grandissant.
La ministre a en outre réitéré qu’il ne fallait pas boycotter la LNH parce qu’elle est américaine, en raison des menaces tarifaires. « Je pense qu’il faut faire la distinction entre le contexte politique et le contexte sportif, a-t-elle dit. On est capables de faire la distinction. »