Sur les planches

Une image tirée de la pièce «Le problème avec le rose» présentée à la Maison Théâtre du 28 janvier au 9 février 2025.
Photo: Jean-Charles Verchère Une image tirée de la pièce «Le problème avec le rose» présentée à la Maison Théâtre du 28 janvier au 9 février 2025.

Dans cette rubrique, nos collaborateurs en théâtre recensent chaque semaine, chacun leur tour, les œuvres à surveiller, leurs coups de cœur et les incontournables.

On a aimé: Strawberries in January – A Musical Fantasy, jusqu’au 9 février au théâtre Centaur

La comédie romantique d’Evelyne de la Chenelière, créée en 2002, renaît sous forme de théâtre musical dans une adaptation élaborée par le metteur en scène Frédéric Bélanger et la compositrice Audrey Thériault. Dans un décor tout simple (un piano, des colonnes ornées de lumières procurant une touche de magie) et accompagnés par un quatuor à cordes, quatre protagonistes peinent à cerner et à assumer leurs désirs. Ils et elles se croisent, se heurtent, se manquent et se retrouvent. Ce spectacle intime au charme suranné saura certainement réchauffer bien des âmes.

On a aimé: Lau, les 31 janvier et 1er février au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook, puis le 6 février à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières

C’est avec sensibilité, lucidité et un brin d’humour que ce solo imaginé par Marie-Pier Audet, en collaboration avec Katherine IS (publié sous le titre de Pleurer la tête sous l’eau par Planète rebelle), aborde les séquelles à long terme du deuil. Cette production du Théâtre de la Foulée à la chronologie éclatée entremêle beuverie, visite chez une voyante et retours dans le passé, alors que la petite Lau cachait sa peine à sa mère qui s’étiolait sous les assauts du cancer pour ne pas l’accabler davantage. Un récit bien ficelé, captivant et touchant.

On attend: Viqueens : saga nordique, du 27 janvier au 15 février à la salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

Et si les impitoyables guerriers vikings avaient en fait été des femmes ? C’est à partir de ce postulat que Laurie Léveillé et Laurence Laprise, qui cosignent le texte, ont voulu revisiter l’histoire, se réclamant des influences des romans fantastiques et de la science-fiction. Les autrices ont, en outre, l’ambition de semer à la fois l’hilarité et l’autonomisation féminine en offrant à des actrices des rôles comédiques étoffés. Ces conquérantes sauront-elles mener à bien leur mission ? L’épopée proposée est assurément bien tentante.

On attend: NuancesTM, du 3 au 25 février au théâtre La Licorne

Après les vagues de dénonciations des dernières années s’impose de nos jours l’enjeu de la réhabilitation. Quelles sont les étapes requises, pour quelles offenses ou quels crimes ? Dans la pièce de l’Américaine Steph Del Rosso, ces questions sont gérées par l’intelligence artificielle. Une entreprise (à but lucratif) se charge d’élaborer pour chacun un programme personnalisé. Des failles du système à son détournement à des fins intéressées, les dérapages de cette panacée laissent espérer un amalgame d’amusement et de réflexion à propos de considérations on ne peut plus actuelles.

De nouveau à l’affiche: Le problème avec le rose, du 28 janvier au 9 février à la Maison Théâtre

L’autrice québécoise Érika Tremblay-Roy et le chorégraphe français Christophe Garcia proposent une réflexion à la fois critique et ludique sur les stéréotypes de genre. Destinée aux jeunes de 6 à 12 ans, cette coproduction bicontinentale créée en 2018 met en scène deux garçons et deux filles qui explorent le champ de ce qui leur serait respectivement permis et interdit… s’il faut se fier aux poncifs sempiternellement reconduits. Cette vivifiante ode à la liberté, sertie dans la splendide scénographie de Julia Morlot, où trône un vaste et douillet tapis rose, fait toujours œuvre utile.

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