Pierre Poilievre s’attaque à Mark Carney dans son rassemblement à Ottawa

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, s’adressant à son caucus, à Ottawa, le dimanche 15 septembre 2024
Photo: Spencer Colby La Presse canadienne Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, s’adressant à son caucus, à Ottawa, le dimanche 15 septembre 2024

Le rassemblement « Canada d’abord » du Parti conservateur du Canada a réuni des centaines de militants à Ottawa samedi. Habillés en blanc et rouge à la demande du chef du parti, Pierre Poilievre, ils ont écouté le plan conservateur et les attaques directes envers Justin Trudeau et envers le candidat à la chefferie libérale Mark Carney.

Ce n’est plus un secret, Pierre Poilievre croit qu’il affrontera Mark Carney lors des prochaines élections. Dans un discours donné en l’honneur de la fête du Drapeau du Canada le 15 février, le chef conservateur a personnellement ciblé le candidat à la chefferie libérale dans une foule de critiques allant de l’environnement à la gestion de la menace tarifaire. « S’il [Mark Carney] gagne, le Canada perd », a-t-il lancé à la foule lors du discours qui a duré un peu plus d’une heure. Jamais le conservateur n’a parlé des autres candidats à la chefferie libérale. Même la plus féroce compétitrice de Mark Carney, Chrystia Freeland, était absente du discours de M. Poilievre.

Après avoir martelé pendant plusieurs mois le slogan « tout semble brisé au Canada, en ce moment », Pierre Poilievre a changé son fusil d’épaule. Il veut désormais projeter l’image d’un Canada uni, selon le discours tenu samedi. C’est d’ailleurs ce changement du cap qui est au centre de la nouvelle publicité libérale, publiée sur les réseaux sociaux vendredi.

Un discours d’idées

Les menaces de Donald Trump ne devraient pas amener un changement dans la plateforme conservatrice, a indiqué M. Poilievre. Au contraire, il juge que ce sont les libéraux qui changent leur opinion pour « imiter » les idées conservatrices. « Il faudra élire un parti conservateur si vous voulez des politiques conservatrices », a-t-il dit à la foule. « Le Canada va être autonome, souverain et va se tenir debout. »

Pour répondre à Donald Trump, M. Poilievre a d’emblée déclaré que les Américains « paieront le prix des tarifs qu’ils nous imposent ». « Je vais être clair pour que les personnes des États clés comprennent qu’ils vont payer le prix pour les décisions de punir notre pays. »

Malgré un rassemblement aux airs de campagne électorale, cela n’en était pas un puisque le Canada n’est pas encore en période électorale. Depuis la démission de Justin Trudeau en janvier, les travaux du Parlement sont prorogés, ce qui empêche la chute du gouvernement libéral pour l’instant. Tout porte à croire que des élections seront déclenchées à la reprise des travaux parlementaires, à la fin du mois de mars prochain. Il faudra un minimum de 36 jours avant que les élections puissent avoir lieu. Ce qui n’empêche pas le Parti conservateur de préparer la table et d’annoncer des promesses électorales dès maintenant.

Parmi les mesures que mettrait en place un gouvernement conservateur s’il était élu, le pipeline « d’est en ouest » était au cœur du discours du chef. « Je vais le dire en anglais et en français », a-t-il commencé, avant d’affirmer qu’il donnait son appui total à un pipeline qui irait « des Prairies au Nouveau-Brunswick ». « On va être maîtres chez nous en termes d’énergie », a-t-il dit, en référence au célèbre slogan de Jean Lesage. Le projet de GNL Québec a aussi été évoqué. « Les libéraux et le Bloc veulent donner l’argent de GNL à la machine de guerre de Vladimir Poutine », a-t-il déclaré. Un gouvernement conservateur tenterait de convaincre le Québec de donner le feu vert au projet qui avait reçu un rapport très critique de la part du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement il y a quelques années.

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