Pat King sera assigné trois mois à résidence pour son rôle dans le Convoi de la liberté

Pat King devra éviter de retourner à Ottawa, sauf pour comparaître devant le tribunal, et rester loin de six autres organisateurs du Convoi de la liberté, dont Tamara Lich et Chris Barber.
Photo: Sean Kilpatrick La Presse canadienne Pat King devra éviter de retourner à Ottawa, sauf pour comparaître devant le tribunal, et rester loin de six autres organisateurs du Convoi de la liberté, dont Tamara Lich et Chris Barber.

Pat King, l’un des organisateurs du «convoi de la liberté» de 2022 à Ottawa, a été condamné mercredi à trois mois de détention à domicile par un tribunal d’Ottawa.

La peine prévoit aussi 100 heures de travaux communautaires dans une banque alimentaire ou un refuge pour hommes, et un an de probation. Cette peine s’ajoute par ailleurs aux neuf mois que l’inculpé a déjà passés en détention avant et pendant son procès.

Pat King était visiblement content lorsqu’il a quitté le palais de justice d’Ottawa pour fumer une cigarette après le prononcé de la peine, mercredi. Il a été accueilli par des accolades et des acclamations d’une foule composée de quelques dizaines d’amis, de membres de sa famille et de partisans.

Il n’a pas fait de commentaires après sa condamnation en raison de ses conditions de remise en liberté sous caution pour parjure et obstruction à la justice. Son avocate, Natasha Calvinho, a qualifié la peine de «très équilibrée».

«Si M. King avait été condamné à 10 ans de prison, ce que recommandait la Couronne, ils auraient essentiellement fait de lui un prisonnier politique: ils auraient condamné M. King pour tout ce qui a été fait par chacun des individus du convoi de la liberté», a déclaré Me Calvinho.

King avait été reconnu coupable en novembre de cinq des neuf chefs d’accusation, notamment de méfait et de désobéissance à une ordonnance du tribunal, pour son rôle dans les manifestations de 2022 qui avaient paralysé des rues du centre-ville d’Ottawa pendant trois semaines.

Pas de facteur aggravants

La peine prononcée par le juge Charles Hackland prévoit que King devra rester chez lui pendant trois mois, sauf pour les exigences du tribunal et les travaux communautaires, et trois heures le lundi après-midi pour «obtenir les nécessités de la vie».

Le juge Hackland a également interdit à King de retourner à Ottawa, sauf pour une comparution au tribunal, et de ne pas fréquenter six autres organisateurs du convoi, dont Tamara Lich et Chris Barber.

Le procureur de la Couronne Moiz Karimjee avait demandé la peine maximale pour méfait — dix ans —, plaidant qu’il s’agissait du «pire cas» pour ce crime.

Le juge Hackland n’a pas été de cet avis: il a cité l’absence de facteurs aggravants, comme des gestes de protestation qui auraient ciblé spécifiquement des populations vulnérables.

Le magistrat a ainsi souligné que la manifestation d’Ottawa aurait facilement pu dégénérer en violence généralisée et en dommages matériels. Il a aussi décrit King comme une «influence positive» en raison de ses appels répétés sur les réseaux sociaux pour que les manifestants restent non violents.

Le juge a par ailleurs expliqué que la peine devait être conforme à celles pour méfaits infligées à d’autres manifestants à Ottawa, à Windsor, en Ontario, et à Coutts, en Alberta. La plupart de ces peines allaient de trois à six mois.

Le juge Hackland admet que King avait une responsabilité supplémentaire en raison de son rôle de leader dans la manifestation, mais pas suffisamment pour justifier une longue peine.

Lors de l’audience préalable à la détermination de la peine, King avait présenté des excuses pour son rôle dans la manifestation et son impact sur les résidents d’Ottawa — une déclaration que le juge Hackland a qualifiée de «sincère».

Me Calvinho a déclaré que son client prévoyait de purger sa peine de détention à domicile chez lui en Alberta.

Le procureur Karimjee a refusé de commenter davantage après la détermination de la peine.

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