«Paradise»: toute ressemblance avec la réalité est fortuite

L’une des dirigeantes les plus influentes — sinon la plus influente — du secteur des nouvelles technologies et milliardaire qui fait affaire avec le président américain… On pourrait croire que le scénario de Paradise, créée par Dan Fogelman, notamment connu pour This Is Us, est inspiré de faits réels. « Les téléspectateurs vont forcément faire des parallèles avec les circonstances actuelles, en particulier aux États-Unis, mais ce n’était pas intentionnel, ou peut-être pas totalement accidentel non plus », prévient Sterling K. Brown, qui interprète à l’écran l’agent Xavier Collins, ce père de famille, garde du corps et confident du chef de l’État. Si la série est toutefois présentée comme une pure fiction, ces éléments, qui semblent faire écho à la relation entre le 47e président des États-Unis et le patron de X, de SpaceX et de Tesla, troublent d’abord, puis intriguent.
Des thématiques très actuelles
« Est-ce une bonne chose ou une mauvaise chose que cela ait une résonance avec le monde réel ? Je ne sais pas, mais c’est un fait », ajoute Sterling K. Brown. Celui-ci espère ainsi que le public de Paradise profitera de l’occasion pour réfléchir à certaines thématiques contemporaines à travers une enquête policière — la tranquillité d’une ville paisible américaine étant perturbée par un assassinat qui compromet la sécurité nationale, voire mondiale. « La série ne donne pas beaucoup de réponses, mais elle soulève énormément de questions », affirme l’acteur, qui fait également partie des producteurs délégués.

De son côté, celui qui prête ses traits au président Cal Bradford, James Marsden, croit que ce serait une erreur de considérer cette fiction comme un simple thriller politique. « Je ne pense pas que ce soit une série qui parle de politique. C’est bien plus que cela, en fait. Il s’agit plutôt d’un élément de décor, d’un contexte dans lequel on plonge au fil des épisodes », indique-t-il. Selon lui, les autres thèmes abordés dans Paradise évoquent aussi la vie quotidienne de façon générale, notre destin collectif. « Comme la direction que nous prenons en tant qu’êtres humains quant à l’avenir de notre planète. »
« Vous découvrirez au fil de la série que ce que vous pensez être sur le point de regarder n’est pas du tout ce qui vous attend, dans le bon sens du terme, car cela devient radicalement multidimensionnel », poursuit James Marsden. Julianne Nicholson, qui incarne cette redoutable industrielle du secteur des nouvelles technologies, Samantha Redmond, dite Sinatra, se rappelle à ce propos avoir été époustouflée à la lecture du scénario. « Dan [Fogelman] est tellement brillant pour nous tendre des pièges narratifs et nous emmener sur des chemins où l’on croit savoir où l’on va, avant de nous faire faire un virage complet », mentionne-t-elle.
Des personnages attachants
De plus, « la manière dont Dan [Fogelman] utilise les retours en arrière, en développant pleinement la psychologie des personnages, fait qu’on s’attache à eux dans le présent et qu’on veut savoir ce qui leur arrive, qu’on se soucie de leur sort », estime l’actrice. On n’aurait pas dit mieux, tant nous pouvons être désorientés face à ce qui nous est donné à voir. Julianne Nicholson se réjouit, en outre, en ayant eu l’occasion de jouer Samantha Redmond, de donner vie à une éminente protagoniste. « J’aime voir des femmes dans des positions de pouvoir à la télévision », souligne-t-elle, en insistant sur le caractère tout sauf manichéen de son rôle.

Cal Bradford et Xavier Collins n’échappent pas à cette complexité. D’après son interprète, ce dernier se bat constamment pour surmonter les épreuves qui ponctuent son existence, notamment le deuil. « Je pense que beaucoup de gens, dans la vraie vie, essaient simplement de comprendre comment avancer, et Xavier, il tente juste de mettre un pied devant l’autre et de continuer. J’admire le fait qu’il soit si déterminé », explique Sterling K. Brown. James Marsden, lui, se souvient de l’enthousiasme qui l’a traversé à l’idée de proposer sa propre version du président des États-Unis et d’en explorer les différentes facettes. « C’était intéressant de redéfinir ce que cela peut représenter, surtout parce qu’il est un homme brisé, par ailleurs très charmant, intelligent et qui fait de son mieux pour aider les gens. Peut-être qu’il n’a pas vraiment envie de ce poste ? Qui sait ? » précise l’acteur.
James Marsden avoue enfin que la façon dont Paradise convoque, consciemment ou non, la réalité, et, entre autres, l’avenir de l’humanité, est un angle essentiel de la série. « Personnellement, j’essaie de ne pas y penser tout le temps. Mais c’est inévitable. J’ai des enfants, et on se demande forcément dans quel monde ils vont grandir. » Pour lui, les épisodes offrent, à mesure qu’ils se succèdent, de nouvelles perspectives, tout en proposant un véritable voyage au spectateur. « C’est un luxe de pouvoir projeter de grandes idées sur ce qu’on veut être dans le monde ou sur la manière dont on veut apporter un changement », conclut Sterling K. Brown.