Le p.-d.g. de Northvolt en Suède quitte son poste

Peter Carlsson discutait avec des journalistes à Stockholm, le 12 juin 2019.
Photo: Tove Eriksson Agence France-Presse Peter Carlsson discutait avec des journalistes à Stockholm, le 12 juin 2019.

Le cofondateur de Northvolt, Peter Carlsson, quitte son poste de p.-d.g. de l’entreprise mère en Suède. Il dirigeait l’entreprise depuis sa création, en 2016. L’annonce survient un jour seulement après que le fabricant de batteries a déposé une demande de protection contre ses créanciers aux États-Unis.

« Aujourd’hui marque une nouvelle phase importante pour Northvolt ainsi que pour moi personnellement », a déclaré M. Carlsson par communiqué vendredi.

Jeudi, l’entreprise a déposé une demande en vertu du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. « C’est donc le bon moment pour moi de passer le relais à la prochaine génération de dirigeants », estime M. Carlsson.

Le processus de protection contre les créanciers « autorise une période pendant laquelle l’entreprise peut être réorganisée, accélérer ses activités tout en honorant les engagements des clients et des fournisseurs, et finalement se positionner sur le long terme », écrit-il.

Peter Carlsson n’est pas complètement écarté. Il assumera le rôle de conseiller principal et restera membre du conseil d’administration de l’entreprise mère.

« Le processus de recherche d’un nouveau p.-d.g. a été lancé », mentionne le communiqué.

Plus tôt cette semaine, M. Carlsson s’était retiré de son poste de président du conseil d’administration de l’usine de Skellefteå dans le nord de la Suède.

Le projet au Québec tient le coup pour l’instant

Face aux difficultés actuelles du fabricant, le gouvernement Legault a cherché à se faire rassurant jeudi quant à l’avenir du projet d’usine en Montérégie, qui avait été annoncé en grande pompe il y a un an à peine.

« Il y a des liquidités en ce moment qui sont suffisantes pour assurer le maintien des activités de Northvolt au Québec pour 18 mois », a souligné la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, lors d’une rencontre impromptue avec les médias jeudi.

De son côté, le p.-d.g. de Northvolt en Amérique du Nord, Paolo Cerruti, a souligné par communiqué que « le plan d’exécution de la construction du site se poursuit avec diligence et prudence ».

Combien d’argent a été investi jusqu’à maintenant ?

Le gouvernement du Québec a injecté 510 millions de dollars dans l’entreprise — une partie sous la forme d’un prêt remboursable de 240 millions pour l’achat du terrain, l’autre en obligations non garanties convertibles de 270 millions dans la société mère.

Cette dernière somme de 270 millions est celle qui est « le plus à risque », a reconnu la ministre de l’Économie.

La Caisse de dépôt et placement du Québec a, elle aussi, octroyé 200 millions de dollars en dette convertible dans la société mère. La ministre a refusé de se prononcer sur le sort des sommes investies par l’institution.

Le gouvernement fédéral, lui, n’a pas encore mis un sou.

Combien d’argent a été promis en tout ?

En septembre 2023, lors de l’annonce du projet, Québec et Ottawa ont respectivement promis 1,34 milliard et 1,37 milliard à Northvolt pour bâtir son projet d’usine de batteries en Montérégie.

En plus de cette enveloppe de départ, les deux ordres de gouvernement ont promis des « incitatifs à la production » de 4,6 milliards de dollars, qui seraient disponibles une fois l’usine en activité. Les deux tiers de ces incitatifs seraient versés par Ottawa, et le tiers restant par Québec.

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