Monsieur Legault, le temps de la naïveté est révolu
Après sa courte conversation impromptue avec Donald Trump lors de l’inauguration de la nouvelle cathédrale Notre-Dame-de-Paris en décembre dernier, François Legault se targuait d’avoir compris ce que voulait le futur président et ne se privait pas d’offrir ses conseils aux autres dirigeants canadiens.
Mais depuis son arrivée au pouvoir, M. Trump a montré qu’il veut tout, tout de suite. Il en rajoute quotidiennement et n’entend rien aux arguments rationnels qu’on lui présente.
Pendant ce temps, M. Legault, qui, hormis la pandémie, a mené tous les grands dossiers de la CAQ avec amateurisme et improvisation, voit sa popularité chuter dans les sondages. Il tente alors de se donner une stature d’homme d’État éclairé en se faisant le promoteur d’une renégociation anticipée de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique.
C’est certainement la plus mauvaise idée qui soit dans les circonstances. Tenter de négocier un nouvel accord avec un interlocuteur qui n’accepte aucun compromis et exige de gagner sur toute la ligne mènerait à un accord assurément défavorable en tous points pour le Mexique et le Canada, qui seraient tentés de l’accepter pour apaiser M. Trump.
Pire, alors que nous agirions ensuite selon le texte signé, M. Trump ne se priverait pas de le bafouer, comme il le fait déjà pour l’accord actuel, quitte à nous épuiser en perpétuelles démarches d’arbitrage. Monsieur Legault, le temps de la naïveté est révolu.