Carney promet d’atteindre la cible de dépenses militaires de l’OTAN en 2030

Un gouvernement libéral dirigé par Mark Carney, l’un des deux principaux candidats favoris à la succession de Justin Trudeau, atteindrait la cible de dépenses militaires de l’OTAN en 2030. C’est deux ans plus tôt que l’engagement actuel d’Ottawa.
« Avec mon leadership, le gouvernement atteindra 2 % du PIB de dépenses en défense d’ici la fin de la décennie et fera sa part au sein de l’OTAN », a-t-il promis dans un point de presse donné à Windsor, en Ontario, mercredi matin.
Pour atteindre cette cible dans les temps, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada propose d’augmenter les dépenses au sein des industries militaires canadiennes.
Environ 80 % des dépenses militaires se font « aux États-Unis, pas ici au Canada. Ça doit changer. Nous allons augmenter nos dépenses au travers du Canada », a-t-il expliqué, sans donner plus de détails.
À lire aussi
Celui qui se présente comme un non-politicien a également annoncé qu’il dévoilera, dans les prochaines semaines, une « nouvelle approche budgétaire fédérale » visant à réaliser des économies. Il a aussi annoncé qu’il mettrait fin à la hausse de l’impôt sur les gains en capital du gouvernement.
Sa principale adversaire pour la chefferie libérale, Chrystia Freeland, s’était elle aussi engagée à l’annuler. Elle n’a toujours pas pris d’engagement pour la cible de l’OTAN.
La course à la chefferie du Parti libéral du Canada a récemment été éclipsée par les menaces de tarifs douaniers du président américain, Donald Trump. Le prochain chef libéral doit être élu le 9 mars, et deviendra de facto premier ministre jusqu’au déclenchement des prochaines élections fédérales.
Un argument de Trump
L’annonce de Mark Carney survient au moment où les critiques du président américain, Donald Trump, sur les dépenses militaires se multiplient. Récemment, il est même allé jusqu’à justifier l’annexion du Canada en tant que 51e État américain, soulignant sa dépendance aux États-Unis pour sa défense.
L’argument a même été mis en avant dans la récente saga des menaces de tarifs douaniers entre les deux voisins. Un communiqué de presse de la Maison-Blanche, publié dimanche, pointait du doigt les dépenses militaires d’Ottawa.
« En pourcentage du PIB, le Canada dépense 62 % de moins par an que les États-Unis en matière de défense, soit 3,4 % du PIB aux États-Unis contre 1,3 % au Canada », peut-on lire dans le communiqué intitulé « Les tarifs douaniers du président Trump sont une solution nécessaire ».
Le Canada est l’un des seuls pays de l’Alliance atlantique à ne pas avoir atteint l’objectif de 2 % auquel s’étaient engagés tous les membres, en 2014.
Le Devoir rapportait récemment que le retour du président républicain bouscule les choses dans les coulisses du ministère de la Défense. Le gouvernement s’active présentement à trouver des moyens d’atteindre la cible avant 2032, selon une source proche des discussions.
Le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, a même indiqué qu’il était « tout à fait réalisable » de l’atteindre en 2027. Le ministre est justement en voyage à Washington, de mardi à jeudi, pour rencontrer ses homologues américains.