Marissal à la mairie de Montréal

Le député de Québec solidaire (QS) Vincent Marissal a déclaré : « Il y a beaucoup de déchirements dans ma tête en ce moment sur mon avenir. » La forte possibilité d’une victoire du Parti québécois l’an prochain dans sa circonscription montréalaise de Rosemont (qu’il avait arrachée au chef péquiste Jean-François Lisée en 2018) y est sûrement pour quelque chose.

Puisqu’il a maintenant droit à sa pleine pension de député, il envisage d’abandonner son siège à l’Assemblée nationale en plein mandat, de créer un nouveau parti au municipal à Montréal et de se porter candidat à la mairie l’automne prochain.

M. Marissal sait pertinemment que, pour espérer être élu maire de la métropole, il faut être fédéraliste (l’ancienne ministre péquiste Louise Harel le lui confirmera si nécessaire) ou dissimuler ses sympathies indépendantistes. Il n’y a aucune chance pour que les anglophones et les minorités ethniques votent pour lui en assez grand nombre s’il soutient toujours le programme officiellement souverainiste de son parti. Or, le vote de ces derniers est capital pour espérer l’emporter.

Voilà pourquoi, s’il va de l’avant et qu’il souhaite vraiment occuper l’hôtel de ville, il y a fort à parier qu’il dira aux Montréalais faire partie des deux tiers des quésolistes qui s’opposent à l’indépendance du Québec. Il rappellera aussi qu’avant d’offrir ses services à QS, il les a offerts au Parti libéral du Canada (comme candidat dans une circonscription) et à Justin Trudeau (comme conseiller). Il rappellera de même sa longue expérience de chroniqueur à La Presse, durant laquelle il n’a cessé de critiquer négativement le mouvement indépendantiste.

À bien y penser, s’il manœuvre habilement, M. Marissal a une chance de se faire appeler « Monsieur le Maire de Montréal ».

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