Des manifestants exhortent Québec à rompre ses liens avec Amazon

La fermeture des entrepôts d’Amazon au Québec a poussé quelques centaines de personnes à se réunir au métro Mont-Royal samedi après-midi. Parmi leurs demandes, elles réclament que le gouvernement de Québec cesse toutes ses activités avec la multinationale, au profit des industries locales.
Selon les estimations de la CSN, ce sont 4700 employés qui ont perdu ou vont perdre leurs emplois à cause de la fermeture des sept installations du géant de la vente en ligne. « Tout ça parce qu’Amazon ne veut pas d’un syndicat », a soutenu la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en conférence de presse avant le début de la manifestation.
À la fin du mois de janvier, Amazon a annoncé la fermeture de ses sept entrepôts au Québec et le retour à un mode de livraison par des sous-traitants. Depuis l’annonce, la CSN associe cette décision au récent mouvement de syndicalisation lancé par les employés québécois de la multinationale. Une allégation qu’Amazon réfute.
« Ils ne l’admettront jamais », estime Mme Senneville, qui rappelle qu’une telle chose est illégale.
Des ex-employés d’Amazon, des travailleurs syndiqués de la CSN et des citoyens consternés présents à la manifestation étaient tous d’accord pour dire que les actions de la multinationale ont un lien direct avec la syndicalisation. « On s’attendait à une réponse antisyndicale, mais une réponse comme ça, ça surprend tout le monde », a affirmé Benoît Dubuc, ex-employé du géant de la vente au détail en ligne. « On ne peut pas laisser passer ça au Québec, un employeur qui agit de la sorte. »

Campagne de boycottage
« On invite à une campagne de boycott », a pour sa part affirmé Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire (QS) présente sur place. QS demande au gouvernement de « montrer l’exemple » en arrêtant « de donner l’argent public » à Amazon. « Il faut qu’il y ait un plan de sevrage face à cette compagnie », estime-t-elle.
Luis Bomce, un employé syndiqué de la CSN présent sur place, est du même avis. Les gestes individuels doivent aussi être pris en compte selon lui. Tous devraient être sensibles à la cause des personnes ayant perdu leur emploi dernièrement et devraient essayer d’encourager des industries locales quand ils le peuvent.
« Dans un contexte de guerre tarifaire où le gouvernement nous dit qu’il faut des corvées économiques, aider les travailleurs et travailleuses, bien voilà une façon de les aider », a conclu Mme Ghazal, en demandant au gouvernement de la CAQ d’appuyer les employés ayant perdu leur emploi. « La compagnie doit absolument compenser les travailleurs », a-t-elle aussi affirmé.
La manifestation s’est terminée au parc des Compagnons-de-Saint-Laurent avec plusieurs discours. Alexandre Boulerice, député fédéral pour le Nouveau Parti démocratique dans Rosemont–La Petite-Patrie a pris le micro pour demander au gouvernement canadien de briser ses ententes avec Amazon. « Qu’il les “crisse” aux vidanges », a-t-il dit.
Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé en après-midi que la manifestation s’était déroulée sans débordements.