«Louée soit la lecture», pape François

Dans la chaleur caniculaire de l’été romain, cette lettre de quelques pages a claqué comme un coup de tonnerre sur vingt siècles d’histoire du catholicisme. À travers Louée soit la lecture. Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation, s’adressant avec audace et intelligence aux candidats au sacerdoce, le pape François reconnaissait l’importance de la lecture de romans et de poèmes « dans le processus de maturation personnelle ». Une position révolutionnaire et sans précédent venant d’une institution connue davantage, en matière de littérature, pour sa défense molle d’œuvres soi-disant édifiantes, pour son « Enfer » et ses registres de censure. Aux yeux de cet ancien professeur de lettres dans une école secondaire en Argentine, qui cite Proust, Cocteau et Borges aussi naturellement qu’il évoque les Évangiles, la littérature est une voie sans pareil qui peut nous rendre sensibles au mystère des autres et qui nous offre « un accès privilégié au cœur de l’être humain ».