«Lire dangereusement», Azar Nafisi

À travers une série de cinq lettres qu’elle adresse à son père, un ancien maire de Téhéran emprisonné par le régime du shah, l’Américaine d’origine iranienne Azar Nafisi défend l’idée que les livres sont les garde-fous de la démocratie. Dans Lire dangereusement. Le pouvoir subversif de la littérature en des temps troublés, l’autrice de Lire Lolita à Téhéran (2004) réfléchit à l’importance de la littérature comme moyen de résistance face aux instances de pouvoir, face au mensonge et au désespoir. Celle qui enseignait la littérature à l’université en Iran quand les ayatollahs ont pris le pouvoir, en 1979, convoque ici Salman Rushdie, Toni Morrison, Margaret Atwood ou James Baldwin pour nous rappeler que « la fiction éveille notre curiosité, et c’est cette curiosité, ce bouillonnement, ce désir de savoir qui rendent si dangereuses l’écriture comme la lecture ». Une leçon de liberté et de courage qui est aussi valide chez nous, en Iran ou aux États-Unis. Un parfait mélange d’antidotes et de consolations.

Lire dangereusement

★★★ 1/2

Azar Nafisi, traduit par David Fauquemberg, Zulma, Paris, 2024, 320 pages

À voir en vidéo