La politique est un cirque qui nous coûte cher

La politique est devenue un vaste cirque. Nos politiciens, tous ordres confondus, s’en donnent à cœur joie dans leur numéro quotidien de vaudeville. Ils enfilent leur costume de clown, arborent fièrement leur gros nez rouge et jouent leur spectacle sous leurs chapiteaux respectifs. Une véritable farce ! Mais, moi, comme beaucoup d’autres, je ne trouve plus ça drôle.
On nous promet monts et merveilles pendant les campagnes électorales, avec une conviction aussi profonde qu’une flaque d’eau. À chaque élection, on nous sert les mêmes discours creux, les mêmes illusions éphémères. Puis, une fois élus, nos politiciens renient leurs promesses aussi rapidement qu’un vendeur de voitures d’occasion qui disparaît après la transaction.
Prenons un exemple bien concret : les projets d’infrastructure. On a vu des projets de réparation de routes qui, à première vue, semblaient bénéfiques. Mais au lieu d’obtenir des routes durables, on se retrouve avec des chantiers interminables, des dépassements de coûts faramineux et des contrats accordés à des firmes « étonnamment » proches de certains élus. Le contribuable, celui-là même qui attendait une solution, finit par payer trois fois : pour l’étude, pour la construction et pour la réparation de ce qui n’aurait jamais dû se casser en premier lieu.
Et que dire des projets de loi absurdes qui semblent pondus après une séance de brainstorming autour d’un buffet gratuit. Par exemple, ces « réformes » en santé publique, où l’on réduit les ressources essentielles tout en allouant des budgets astronomiques à des campagnes de communication destinées à « rassurer » la population. Rassurer, vraiment ? C’est plutôt comme si on essayait de calmer un incendie en soufflant dessus.
Et, pendant ce temps, les coûts de tout augmentent. Les taxes, les impôts, les tarifs d’électricité, les frais scolaires. On a même réussi à taxer les bouteilles d’eau en plastique — un geste écologique, dit-on — , mais où va vraiment cet argent ? Pendant que nous nous serrons la ceinture, nos politiciens s’octroient des augmentations de salaire votées à huis clos, comme si de rien n’était. Une vraie opérette !
Et parlons de leur vision. Ou plutôt de l’absence flagrante de celle-ci. Nos élus manquent cruellement de courage. Aux décisions audacieuses et responsables, ils préfèrent les mesures populistes à court terme, qui leur permettront de gagner quelques points dans les sondages. Les résultats ? Une gestion du genre « pompier », qui consiste à éteindre les feux à mesure qu’ils apparaissent, sans jamais réfléchir à la prévention ou à la construction d’un avenir solide.
Mais ne vous inquiétez pas, nos élus ont toujours une excuse bien rodée. La conjoncture économique, l’instabilité mondiale, la météo, les astres, peut-être même Mercure en rétrograde. Tout y passe, sauf une remise en question sincère de leur propre incompétence ou, pire, de leur cupidité.
Et le pire, c’est que nous élisons souvent ces gens parce qu’ils nous paraissent sympathiques. Mais je ne veux pas d’un politicien sympathique : je veux un guerrier, quelqu’un avec du courage, prêt à se tenir debout face aux défis et à prendre des décisions difficiles. La sympathie ne remplit pas les frigos, ne répare pas les routes et ne redonne pas la dignité à ceux qui en ont besoin.
Ce cirque nous coûte cher, très cher. Non seulement en argent, mais en confiance. Et cette dernière, une fois qu’elle est perdue, est presque irrécupérable. Alors oui, le show continue, mais de moins en moins de spectateurs y croient encore. Et franchement, si c’est ça leur meilleur numéro, il serait peut-être temps qu’ils raccrochent leurs gros souliers et qu’ils laissent la place à ceux qui ont, eux, une vraie vision et, surtout, une vraie parole.
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