L’intelligence artificielle ne peut rien pour sauver «Homo sapiens»

Homo sapiens va devoir continuer à affronter en 2025 des menaces existentielles qui pourraient, selon les plus pessimistes, causer à terme son extinction. Des conflits armés majeurs de toutes sortes sont déjà bien amorcés et il n’y a pas de sortie de crise immédiate à l’horizon. Les tensions géopolitiques ne manquent pas.

Le commerce international souffre des conflits entre les tenants du protectionnisme et des tarifs douaniers et les adeptes du libre-échange et de la mondialisation, ce qui met en péril les chaînes d’approvisionnement.

En environnement, les COP ne parviennent pas à des consensus crédibles et l’Accord de Paris ne sera probablement pas respecté. Le lobby des grandes pétrolières réussit à ralentir la transition énergétique verte et la lutte contre les gaz à effet de serre. Les points de non-retour seront peut-être atteints plus tôt que prévu, ce qui rendra le réchauffement climatique irréversible. On ne s’entend pas sur la meilleure façon de combattre la pollution par le plastique et les polluants éternels.

L’élevage intensif, l’utilisation inappropriée des antibiotiques et des pesticides et la déforestation menacent la biodiversité, augmentent les risques de nouvelles pandémies et détruisent l’environnement tout en gardant des milliards d’êtres humains dans la précarité alimentaire.

Le mécontentement populaire se généralise. Les gouvernements tombent les uns après les autres. L’inflation et le déclassement renforcent le cynisme envers les politiciens. Les dichotomies encouragent les discours haineux, irrévérencieux, misogynes, racistes, homophobes et dénigrants envers les citoyens et les élus.

Les iniquités sociales et économiques progressent. Ne pas pouvoir se loger et manger engendre forcément des troubles sociaux importants et des crises migratoires.

L’ONU, paralysée par la vétusté du Conseil de sécurité et son absence de pouvoir coercitif, n’est trop souvent qu’une façade inutile et stérile, pavée de bonnes intentions rapidement tablettées et sans lendemain.

Donald Trump, Vladimir Poutine, Kim Jong-un et Xi Jinping forment un carré d’as omnipotent et possiblement explosif, imprévisible et peu ouvert aux compromis. La menace de guerre nucléaire plane toujours au-dessus de nos têtes. Les missiles balistiques supersoniques deviennent de plus en plus performants et furtifs. La terre nourricière se meurt et les océans s’acidifient.

Armageddon

Certains prétendent que la science, la technologie de pointe, l’IA, les algorithmes et la modélisation intégrée pourraient fournir les solutions aux défis existentiels actuels et sauver l’humanité de l’Armageddon. Peut-être faut-il aussi miser sur la dialectique, le dialogue, le respect et l’écoute de l’autre, la diplomatie, la négociation et le regard lucide sur les biais cognitifs, les dogmes, les fausses croyances.

Je crois sincèrement que l’intelligence artificielle (IA) est loin d’avoir atteint la maturité nécessaire et le génie pour assurer la compassion, l’empathie, le discernement et la volonté de négocier des compromis favorables au bien-être et à la survie de l’humanité. La science et l’informatique ne peuvent pas encore se substituer à la philosophie, à la psychologie, aux sciences sociales, à la métaphysique, au mysticisme et à la spiritualité, qui distinguent les humains de l’animal et de la machine.

L’être humain pourrait théoriquement contrôler sa destinée. Reste à voir s’il saura atténuer son égocentrisme, sa soif insatiable de profits et son bellicisme pour trouver un modus vivendi compatible avec la coopération harmonieuse, respectueuse et essentielle à sa survie sur Terre avec ses semblables et à la biodiversité. L’IA et la science ne peuvent rien pour sauver Homo sapiens sans la compassion, l’altruisme, l’honnêteté intellectuelle et la solidarité.