Les lendemains d’une démission
L’article de Léo Mercier-Ross dans Le Devoir du 7 janvier portant sur l’incertitude dans la circonscription de Papineau à la suite de la démission de Justin Trudeau cite les propos d’un résident de Parc-Extension selon qui la barrière de la langue et la crainte de la perte de leur identité — Parc-Extension est très multiculturel, doté notamment d’une grande population sud-asiatique — empêchent les résidents de voter pour un autre parti. « Ils ne se demandent pas ce que les partis politiques peuvent faire de bien pour nous, ils ont seulement peur que des Québécois imposent leurs règles. » Ces propos, d’abord difficiles à saisir parce qu’ils semblent mélanger les ordres gouvernementaux, laissent à penser que le résident considère le Parti libéral fédéral comme un garde-fou contre de possibles errances nationalistes de gouvernements québécois. Ils laissent aussi un goût amer de refus d’intégration, qui ne peut que devenir problématique. L’opinion du résident fait réfléchir et démontre plus que jamais la nécessité que le Québec acquière le statut de pays. Parce que si certains immigrants se refusent à accepter la réalité dans laquelle ils se trouvent, c’est peut-être qu’ils n’immigraient pas tant au Québec qu’au Canada et qu’ils ne se sont pas informés au préalable du statut particulier de notre province. Et que si le Québec était un pays en bonne et due forme, avec sa langue et sa culture propres, les gens qui décident d’y immigrer auraient une attitude et des attentes différentes.