La péninsule indochinoise en fête!
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Il était un petit navire qui naviguait entre le Vietnam et le Cambodge, et nous en révélait le meilleur. Attention, enchantement de tous bords tous côtés, et plus encore lors du Nouvel An lunaire, qui a lieu cette année le 29 janvier !
L’an dernier, à pareille date, Hô Chi Minh-Ville, au Vietnam, s’était déjà mise sur son 31 pour la fête du Têt. En vue du Nouvel An local, des branches d’abricotier, un symbole de chance et de prospérité dans le sud du pays, décoraient maisons privées, commerces et bureaux. Endimanchés, les Vietnamiens se faisaient croquer le portrait devant les plus beaux monuments de la capitale économique. Sur une vaste esplanade, une gigantesque installation en forme de dragon, l’animal-vedette du zodiaque chinois en 2024, attirait les foules. Vraiment, nous n’aurions pu choisir meilleur moment pour visiter la vitrine nickel du communisme libéral ! Un moment qui, chaque année depuis 1968, rappelle de plus un tournant décisif dans la guerre du Vietnam, soit la fameuse offensive du Têt.
L’hiver dernier, nous étions donc en ville pour remonter le Mékong et l’un de ses affluents jusqu’au Cambodge, à bord de l’Indochine II, un navire de CroisiEurope. D’une capacité de 62 passagers, ce petit bateau d’allure rétro navigue entre les deux pays le temps d’une croisière qu’on dirait conçue pour ceux qui n’aiment pas les croisières — à tout le moins pour confondre ceux qui clament « qu’on ne voit rien » sur les flots…

Au ras de la vie
À peine quitte-t-on Hô Chi Minh-Ville que l’horizon s’aplanit, que le monde rural surgit. Bye bye, boutique Chanel ; bonjour, miroir des rizières ! Le long des rives, des maisonnettes multicolores sont alignées tels des boucliers. Dans le fleuve, des enfants s’ébrouent entre les nappes de jacinthes d’eau. Ça y est, le spectacle toujours renouvelé de la vie riveraine quotidienne a commencé.
À la hauteur de My Tho, nous voilà au cœur d’un formidable écheveau de canaux : c’est le delta de Mékong, une riche région nourricière. Dans notre sillage, des bicoques flottantes tirent d’ailleurs profit de ce généreux garde-manger : tractant d’immenses filets, elles sont de mini-pêcheries mobiles. Cernés d’îles-vergers, nous visitons l’une d’elles et y dégustons des douceurs, dont la noix de coco séchée et parfumée au pandan, une plante au goût vanillé.
Un peu plus loin, nous débarquons chez l’amant de Marguerite Duras. Pour les fanas de la romancière née près de Saigon, la visite de la villa-musée de Huynh Thuy Lê, à Sa Dec, est un moment émouvant, car sa liaison précoce avec cet homme imprègne toute son œuvre. Même pour ceux qui n’ont cure d’imaginer une Marguerite adolescente gambadant dans ses rues, la ville demeure mémorable, ne serait-ce que pour son immense cho (marché). Foisonnant de fleurs, de fruits, de poissons vivants et de toutes ces verdures emblématiques de la cuisine vietnamienne, il dit combien on aime bien manger en ce pays ! Ce sont d’ailleurs ces mêmes fleurs, ces mêmes fruits, et jusqu’à des cochons rôtis, qui garnissent les autels des temples bouddhiques pendant le Têt.

Rythmés par les escales, les jours s’enchaînent rondement. Au dernier village, une danse du dragon, qui apporte la chance, une autre tradition colorée, nous a accueillis. Puis, voilà déjà le Cambodge et Phnom Penh ! Ici, nous quittons le Mékong pour remonter la rivière Tonlé Sap, non sans visiter auparavant le fabuleux palais d’un roi qui aurait voulu être un artiste et une ancienne école secondaire qui n’aurait jamais dû servir de centre de détention à des tortionnaires : Tuol Sleng, le musée d’un génocide signé Khmers rouges.
Le temps d’une pêche
En aval de Kampong Tralach, village où nous recevons la bénédiction d’un bonze bouddhiste, bergers, zébus, pêcheurs et pirogues sont toujours nimbés de cette lumière poudrée qui nous éclabousse tous les jours, mais le tableau est différent. La rivière se fait sinueuse. Sur leurs pilotis, les maisons s’élèvent à des hauteurs vertigineuses. Et pour cause : dès mai, la mousson inonde tout ce territoire. Le Mékong se fait alors si puissant que la rivière, au lieu de s’y déverser, inverse son cours et remonte vers le lac. C’est le temps d’une pêche miraculeuse !
À Koh Chau, nous prenons un autocar pour Siem Reap. Ce sera notre camp de base pour visiter un ensemble religieux prodigieux, classé à l’UNESCO : la cité d’Angkor. Grâce à Angkor Vat, son fabuleux temple, elle est devenue la destination phare du pays à partir de 1907, année où le Siam (l’actuelle Thaïlande) l’a rendue à l’Indochine française. Dès lors, la petite ville voisine, Siem Reap, s’est développée pour recevoir les premiers touristes, et aujourd’hui, quelle adorable bourgade !

Si les Khmers ont leur propre Nouvel An, Chaul Chnam Thmey, établi selon le calendrier du bouddhisme Theravada, qu’ils soulignent en avril, ils partagent certaines traditions avec les Vietnamiens, tels purifier la maison à grande eau, recevoir la famille et se recueillir. Les sanctuaires de la ville sont alors abondamment fleuris, et c’est du joli. « La majorité des étrangers viennent au pays pour les temples d’Angkor, confie le guide, Chamnan Yos. Ils découvrent en même temps ma ville où, alentour, il y a des rizières, la campagne, le calme. En tout cas, moi, fête ou pas, j’ai toujours hâte de rentrer à la maison. » Comme on le comprend !
Carolyne Parent était en partie l’invitée de CroisiEurope, qui n’a eu aucun droit de regard sur ce texte.
Infos pratiques
• Quand ? Pendant la saison sèche, de novembre à avril. En 2026, le Nouvel An lunaire sera célébré le 17 février au Vietnam, et le Nouvel An khmer, du 14 au 16 avril.
• Comment ? Avec Turkish Airlines, sur Hô Chi Minh-Ville. Célébrant une décennie de présence à Montréal, le transporteur a été récemment primé pour l’excellence de son service passager.
• Pourquoi cette croisière ? Pour sa formule tout inclus au bon rapport qualité-prix, le français comme langue d’usage à bord, sa bonne table et la diversité des expériences — des tunnels de Cu Chi, au Vietnam, aux rencontres avec des artisans cambodgiens.
• Quel hôtel à Siem Reap postcroisière ? Le charmant et abordable hôtel Babel Boutique, situé dans un quartier résidentiel et tenu par de jeunes Norvégiens ayant le développement durable à cœur.
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.