Inciter, mais ne point forcer
À propos du projet de loi 83 favorisant l’exercice de la médecine au sein du réseau public de la santé et des services sociaux, je me suis rappelé avoir été « contraint » personnellement à revenir pratiquer dans le réseau public à la fin de ma spécialisation en médecine de l’adolescence. J’avais obtenu une bourse du Fonds de la recherche en santé et de l’hôpital Sainte-Justine pour faire un fellowship en médecine de l’adolescence à New York. J’ai retrouvé la lettre que m’avait adressée le conseil d’administration de Sainte-Justine en mars 1973, dont voici un extrait : « Le conseil d’administration désire qu’à votre retour de ce stage, vous vous engagiez à offrir vos services à l’hôpital Saint-Justine pour la durée d’un an. »
Le choix du verbe « désirer » était plus respectueux que celui de « forcer » qu’utilise le ministre. Et noter que l’on m’avait promis un poste de professeur au Département de pédiatrie, une unité de soins de 24 lits et une équipe d’intervenants interdisciplinaire afin de favoriser l’implantation de cette nouvelle spécialité. Tout cela fut respecté et je suis resté 50 ans en place !
Monsieur le Ministre, modifiez vos choix de mots et améliorez votre offre afin d’animer notre désir ! C’est tout simple.