À nous d’agir contre le racisme!

« Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour lutter contre la discrimination et le racisme peu importe notre appartenance culturelle », écrit l’auteur.
Photo: Johnny Greig Getty Images « Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour lutter contre la discrimination et le racisme peu importe notre appartenance culturelle », écrit l’auteur.

Cette lettre a d’abord été remise à Roselyne Koa Ndzana à la suite de sa prise de parole dans les médias. Elle est partagée ici avec son accord.

Chère Roselyne Koa Ndzana, je partage votre indignation. J’ai été moi aussi indigné par les propos racistes rapportés dans l’enquête du Devoir envers des étudiants en soins infirmiers recrutés en Afrique à la défense desquels vous vous êtes portés.

Les actes et comportements allégués ne sont pas dignes des valeurs québécoises. Ils sont même révoltants ! Ils ne reflètent pas la bienveillance, l’accueil et le vivre-ensemble dont nous sommes capables. On le dit souvent, mais il faut que ces valeurs se traduisent aussi dans nos institutions. De la parole aux actes : nous pouvons et devons faire mieux. L’intimidation, le dénigrement et le racisme, c’est tolérance zéro.

Avec l’arrivée du président Donald Trump au pouvoir aux États-Unis et son offensive anti-immigration, et la montée de la droite dans le reste du monde, on ressent un vent de repli sur soi et une montée de l’intolérance. L’écart se creuse entre le soi et l’autre. Or, il faut faire barrage contre ces attitudes, voire insuffler un fort vent contraire.

Au-delà de déplorer ce genre de comportement, je pense que l’on doit maintenir un dialogue ouvert et continuer à construire des ponts. Alors que débute le Mois de l’histoire des Noirs, il faut faire une bonne place à ce genre d’initiative. La contribution de la communauté noire au sein de la société québécoise est immense et faste, et sa contribution à la profession infirmière l’est tout autant. Nous nous devons de la reconnaître et de l’honorer, et ce, au quotidien.

Roselyne, ce qui me touche particulièrement dans cette terrible situation, c’est que ces étudiants aspirent à devenir infirmières et infirmiers au Québec, tout comme vous et moi. Les valeurs de la profession infirmière sont nobles : le respect de la personne, la compétence, dont l’humanisme est une partie intégrante, et la collaboration interprofessionnelle, pour ne nommer que celles-là. Elles contribuent justement à favoriser un vent d’acceptation et de tolérance.

Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour lutter contre la discrimination et le racisme peu importe notre appartenance culturelle. Aller à la rencontre de l’autre, être ouvert à sa différence, et par le fait même interroger nos biais et perceptions, est de mise.

À titre d’infirmières et d’infirmiers, nous devons encourager le développement de compétences culturelles afin d’offrir des soins inclusifs et en vue de créer un environnement professionnel juste et sécuritaire. C’est aussi cela, la protection du public : s’assurer d’avoir des professionnels compétents en toutes circonstances et auprès de tous les publics.

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