«Hurry up Tomorrow», The Weeknd

Le Torontois Abel Tesfaye a surpris la planète pop en décrétant que Hurry up Tomorrow serait le dernier album de son projet The Weeknd, lancé en 2011 avec le mixtape House of Balloons qui cadrait son style R&B mélancolique. Ce nouvel album concept (qui s’étire un brin, à 80 minutes) raconte la descente aux enfers (de l’alcool, des drogues et de la célébrité) d’un musicien qui se brûle en touchant à la gloire : le festif premier quart, avec son détour par São Paulo, excitante collaboration funk carioca avec les Brésiliennes Anitta et Tati Quebra Barraco, révèle vite l’envers de la médaille, une enfilade de chansons imbibées de spleen et d’anxiété évoquant l’ambiance de ses premiers mixtapes, rehaussée par une touche synth-pop rétro (superbe Open Hearts). Lumineuse, Give me Mercy, comme la lumière au bout du tunnel, introduit une finale apaisée au personnage principal de ce drame musical ambitieux qui porte comme des médailles ses influences musicales, de l’électro du collaborateur Giorgio Moroder à Michael Jackson, époque Thriller.