HEC Montréal: inscrire de développement durable dans l'ADN des gestionnaires

Malik Cocherel
Collaboration spéciale
La création d’une culture de la durabilité a été érigée parmi les principaux axes stratégiques de HEC Montréal.
Illustration: iStock La création d’une culture de la durabilité a été érigée parmi les principaux axes stratégiques de HEC Montréal.

Ce texte fait partie du cahier spécial Enseignement supérieur

Après s’être fixé pour mission de former des gestionnaires responsables dans un monde en pleine transition, HEC Montréal s’est engagée à intégrer les notions de développement durable à l’ensemble de ses programmes d’études. Pour soutenir cette initiative ambitieuse, l’école de gestion s’est dotée d’un outil précieux permettant de mesurer l’efficacité de ses démarches.

Depuis que Federico Pasin a pris les rênes de l’établissement à l’été 2019, HEC Montréal a entamé une transformation en profondeur. Le directeur de l’établissement a profité de son premier mandat pour revoir la mission et les valeurs de l’une des écoles de gestion les plus réputées d’Amérique du Nord. Au-delà de l’excellence universitaire qui a toujours guidé ses actions, HEC Montréal a mis l’accent sur la formation de leaders responsables, capables de contribuer à la transition socioécologique de leurs organisations grâce à leur parcours universitaire. La création d’une culture de la durabilité a ainsi été érigée parmi les principaux axes stratégiques de l’école.

HEC Montréal s’est fixé des objectifs ambitieux en lançant son plan d’action en développement durable, responsabilité sociale et éthique 2022-2025, couvrant un large éventail d’activités, de la gouvernance institutionnelle au transfert des connaissances entre professeurs et étudiants. « Des représentants dédiés aux questions de développement durable ont intégré le comité de direction de HEC, et nous avons exploré diverses façons d’intégrer ces enjeux dans nos cours existants », explique Luciano Barin Cruz, directeur de la transition durable, responsable de la gestion et de la mise en œuvre de ce plan.

Des progrès mesurables

Parallèlement à ces actions, l’établissement s’est doté d’une infrastructure de données lui permettant d’évaluer ses progrès. HEC Montréal a ainsi été la première université en Amérique du Nord à intégrer à ses programmes la certification internationale TASK™. Lancé en 2023 par l’organisme français Sulitest, cet outil consiste en un test de 112 questions, basé sur les 17 objectifs de développement durable des Nations unies, le cadre des limites planétaires de l’Institut de la résilience de Stockholm et le modèle d’« économie du donut » de Kate Raworth, qui compare les besoins humains aux limites écologiques de la planète.

Il s’agit de permettre aux étudiantes et aux étudiants d’évaluer leurs connaissances en matière de durabilité, tout en offrant à l’université un moyen de mesurer leur progression tout au long de leur parcours universitaire. En septembre 2024, le test TASK™ a été intégré aux programmes de BAA et MBA de HEC Montréal. Les futurs diplômés ont répondu au questionnaire à la rentrée, en attendant de le repasser à la fin de leur année d’études. « De cette façon, nous pourrons mieux comprendre s’ils deviennent plus sensibles aux enjeux de développement durable et s’ils acquièrent des connaissances supplémentaires », explique M. Barin Cruz.

« Le certificat remis aux étudiants qui passent le test confirme qu’ils ont acquis un certain niveau de compréhension de ces sujets, ce qui peut renforcer leur employabilité. Pour l’école, c’est l’aspect “données” qui est particulièrement intéressant », explique Aurélien Decamps, cofondateur de Sulitest, dont la certification TASK™ a été adoptée à ce jour par plus de 70 établissements d’enseignement supérieur. « Cela permet de cartographier la progression des cohortes et d’utiliser ces informations pour ajuster le curriculum, la pédagogie, et faire évoluer les cours afin d’intégrer encore mieux les enjeux de durabilité. »

Une intégration multiniveaux

Dans cette optique d’amélioration continue, HEC Montréal proposera à partir de septembre 2025 un programme de formation destiné à ses enseignants souhaitant inclure les thèmes de développement durable dans leurs cours. « Depuis plusieurs années, nous offrons des cours obligatoires sur le développement durable dans divers programmes. Notre prochain objectif est d’intégrer ces enjeux dans des cours classiques de gestion, de logistique, de finance ou de marketing afin qu’ils prennent en compte le changement climatique et les autres questions liées à la durabilité », indique Luciano Barin Cruz.

HEC Montréal a déjà mis en place, depuis 2022, un système permettant aux professeurs d’indiquer le degré d’intégration du développement durable dans chaque cours par l’entremise de la plateforme de l’école. Il existe plusieurs degrés d’intégration, du simple ajout de cas pratiques aux cours ayant des objectifs pédagogiques partiellement ou entièrement consacrés au développement durable, comme les cours de finance durable ou d’éthique et responsabilité sociale. « Cette approche permet d’évaluer précisément comment ces thèmes sont incorporés dans les enseignements et de mesurer les progrès annuels réalisés dans ce domaine », conclut M. Barin Cruz.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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