«La grosse qui rêvait d’amour», Nadia Tranchemontagne

Dans son premier roman, l’influenceuse et militante pour la diversité corporelle Nadia Tranchemontagne aborde des questions qu’elle connaît bien en explorant le thème de la grossophobie dans les relations sociales. Saluons d’emblée l’audace de filer une histoire autour de ces questions en donnant la parole à sa narratrice, Samuelle, qui rêve d’amour malgré le fait qu’elle soit grosse. L’autrice relève ce défi en déployant un fil narratif simple, raconté au « je » par une voix qui accorde une large place à l’oralité. L’intrigue apparaît secondaire dans cette œuvre qui aborde sans fard les thèmes de la honte, de la sexualité et de l’acceptation de soi et qui a parfois des accents de chick lit : « Un gars m’a déjà dit sur un site de rencontres, alors qu’on apprenait à peine à se connaître, qu’il aimait coucher avec des grosses même s’il ne voulait pas les dater, parce qu’elles étaient prêtes à tout. Juste reconnaissantes d’être choisies, alors moins sélectives, moins capricieuses, willing, “si tu vois ce que je veux dire”. Ça m’a levé le cœur. » La prose décomplexée de Nadia Tranchemontagne, qui est sincère et sans prétention, contient une bonne dose d’humour.

La grosse qui rêvait d’amour

★★★

Nadia Tranchemontagne, Québec Amérique, Montréal, 2025, 248 pages

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