La Faculté de pharmacie de l’UdeM mousse l’entrepreneuriat
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Enseignement supérieur
Un nouveau programme de la faculté vise à développer les compétences entrepreneuriales des étudiants et des chercheurs. Une première cohorte amorce ce parcours ces jours-ci.
En février 2023, la Faculté de pharmacie de l’UdeM tenait un sommet sur la main-d’œuvre dans l’industrie pharmaceutique, fédérant notamment des représentants des entreprises et des organisations susceptibles d’embaucher ses finissants. Ces délégués ont souligné que le développement d’une meilleure culture entrepreneuriale constituerait un atout non négligeable pour les étudiants. C’est vrai pour ceux qui décideront de démarrer leur propre entreprise autant que pour ceux qui iront travailler au sein de firmes déjà établies.
Michelle Savoie, professeure de formation pratique titulaire à la Faculté, avait contribué à l’élaboration de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2022-2025, qui en arrivait également au constat qu’on devait améliorer ces compétences chez les chercheurs et les étudiants. « C’est une demande claire de l’industrie, mais que l’on retrouve aussi dans les nouvelles cohortes d’étudiants qui souhaitent être plus exposées à ce type de formation », avance-t-elle.
Ouvert à tous
Avec son collègue Denis Deblois, professeur titulaire à la Faculté de pharmacie, elle s’est donc efforcée de répondre à cette demande en créant le Parcours d’excellence pour le renforcement des compétences en entrepreneuriat et réussite en sciences de la vie et technologie de la santé (PERCER).
Le projet a été élaboré en collaboration avec le programme Millénium Québecor, dont l’objet est de développer la culture entrepreneuriale dans la communauté de l’Université de Montréal. Ce programme est issu d’un don de 40 millions de dollars effectué par Québecor et la Fondation Chopin-Péladeau en 2022, et dont la moitié a bénéficié à Millénium Québecor.
PERCER offre un parcours individualisé de 19 jours de formation répartis sur 13 mois et scindés en six modules. La première cohorte, qui comprend une dizaine de participants, a commencé cette aventure à la fin du mois de janvier. Ils auront droit à des ateliers interactifs, des études de cas, des discussions avec des experts invités et un suivi personnalisé avec des gens du milieu.
L’objectif du parcours est d’aider les participants à faire passer une innovation de l’idée à un projet commercialisable suffisamment bien ficelé pour être présenté à des investisseurs. Les participants qui n’arrivent pas avec une idée précise pourront effectuer un séjour dans des milieux cliniques afin d’y relever des problèmes qu’une innovation pourrait contribuer à résoudre.
« En plus d’appuyer l’avancement de leur idée d’entrepreneuriat, le parcours leur permettra de se créer un réseau professionnel de personnes qui connaissent bien ce secteur », ajoute Michelle Savoie.
Le développement de PERCER est soutenu par un don de 2 millions de dollars de la Fondation de la famille Morris et Rosalind Goodman à la Faculté de pharmacie. Un tiers de cette somme financera la mise en œuvre du programme et l’octroi de bourses pendant les cinq prochaines années.
« Le parcours est ouvert à l’ensemble des étudiants et des chercheurs de l’Université de Montréal et de ses écoles affiliées, à condition que leur idée concerne une innovation ou la commercialisation d’une innovation dans le domaine des sciences de la vie et des technologies de la santé », souligne Denis Deblois, qui dirige actuellement le programme.
L’un des défis du parcours, selon lui, reste de convaincre des étudiants et des chercheurs à l’horaire déjà fort chargé de prendre part à un projet dans lequel ils devront investir du temps.
Générer une contagion
Ce programme est d’autant plus important que, comme l’explique M. Deblois, la Faculté ne forme pas que de futurs professeurs ou chercheurs universitaires. Selon lui, environ dix pour cent des étudiants qui décrochent un doctorat mèneront une carrière universitaire. « Nous souhaitons former des gens qui contribueront à la société et qui sauront déployer leurs connaissances scientifiques dans différents domaines, dont l’entrepreneuriat et les start-up, qui offrent des avenues intéressantes », souligne-t-il.
Il rappelle que le Québec a un bon écosystème en développement du médicament. Selon le gouvernement provincial, l’industrie biopharmaceutique québécoise comprend environ 245 entreprises qui génèrent près de 22 000 emplois. En 2023, près d’un tiers des dépenses courantes en recherche et développement des entreprises pharmaceutiques canadiennes s’effectuait au Québec, d’après le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés.
L’objectif de PERCER ne se limite par ailleurs pas qu’à ses seuls participants. « Nous espérons voir un effet de contagion lorsque les participants retourneront dans leur milieu d’études et de recherche, afin que cette culture entrepreneuriale se diffuse plus largement », conclut Michelle Savoie.
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