L’extension du domaine américain

Le plan du 47e président américain (axe Panama-Groenland) est-il de contrer une velléité sino-soviétique d’invasion du continent nord-américain, dont les services secrets états-uniens auraient éventé la mèche ? Quoi qu’il en soit, il faut y songer à deux fois avant de se livrer pieds et poings liés à l’oncle Sam, avant de tomber dans son escarcelle comme un gibier facilement abattu.

D’abord — et ce n’est pas tout, c’est dire —, il s’agirait pour le Québec de la fin du régime d’assurance maladie (ce qui signifie un pactole pour un grand bailleur de fonds du Parti libéral, la firme Power, propriétaire de compagnies d’assurances comme la Great-West). Ce serait un virage à 180 degrés dans ce domaine et dans son administration, probablement douloureux.

Quant à la culture et à la sauvegarde de la langue, autant songer à un enterrement de première classe. Ce serait la liquidation complète, sans bénéfice d’inventaire, de nos racines et de notre identité. On ne peut envisager pire reniement.

Ce qui est plus consternant encore, s’il se pouvait, c’est qu’en devenant Américains, nous nous ferions des ennemis de gens à qui nous n’avons rien fait et qui ne nous ont rien fait. Au contraire, la belle amitié québéco-canadienne, la terre de liberté, le havre de paix, envolés. Sans l’avoir voulu, en tombant sous la férule des Monsanto, DuPont de Nemours, Chase Manhattan Bank, McDo, Bezos et autres Bill Gates, nous encourrions l’ire de tous ceux à qui les États-Unis donnent un accès de bile immédiat. Ce qui signifie beaucoup de monde, et signifie aussi qu’advenant un conflit mettant aux prises les États-Unis, le bébé (eh oui, c’est nous) serait évacué sans état d’âme avec l’eau du bain.

Trump sème le vent, nous risquons de récolter la tempête. On n’arrête pas le progrès, paraît-il, géopolitique ou autre : justement, que le sort mette un cran d’arrêt à ce progrès-là.

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